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en Chine, le tabou de la grande pauvreté

Officiellement, l’extrême pauvreté a disparu depuis 2020 en Chine. Mais en réalité, une partie de la population continue de vivre dans des conditions très précaires, notamment à la campagne.

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Officiellement, l'extrême pauvreté a disparu en Chine depuis 2020, grâce à un énorme travail réalisé depuis le début des années 2010, mais une partie de la population continue en réalité de vivre très difficilement.  (ICHIRO OHARA / YOMIURI)

Le régime chinois a-t-il vraiment, comme il le prétend, éradiqué l’extrême pauvreté ? Selon le discours officiel, l’extrême pauvreté a disparu depuis 2020, grâce à un énorme travail réalisé depuis le début des années 2010. Certes, le niveau de vie des Chinois s’est très nettement amélioré, mais dans le pays champion des nouvelles technologies, une partie de la population continue de vivre dans des conditions très précaires, notamment à la campagne.

Au nord du pays, le Gansu est l’une des provinces chinoises les plus pauvres. Dans l’un de ses villages, entre deux pâtés de maisons, les bruits des fouilles brisent le silence. Le dos courbé, une femme de 72 ans travaille dans un champ avec son mari. « Je dois travailler pour pouvoir acheter de la nourriture. Je désherbe les champs. Si les légumes poussent bien, je gagne plus. Si la récolte des légumes n’est pas bonne, je gagne moins. Je travaille comme ça pendant quelques mois. Je gagne quelques centimes, mais pas beaucoup.elle dit.

Trois euros par jour

Officiellement, son village est sorti de la pauvreté il y a quatre ans. Les aides du gouvernement ont permis d’améliorer le quotidien des habitants, mais aujourd’hui, il n’y a plus de subventions et dans ce secteur de moyenne montagne très aride, les conditions de vie restent précaires. La région est traversée par une grande route nationale qui mène à la capitale provinciale Lanzhou, mais celle-ci apporte peu d’activité aux populations locales.

Au bord de la route, quelques commerces sont installés. « Nous vivons de la terre, mais c’est difficile. Je plante des pommes de terre et du maïs, mais c’est très sec. Et le prix du maïs est bas en ce moment. J’ai aussi cette épicerie, mais ce n’est pas suffisant pour vivre. Il y a beaucoup de familles pauvres ici. témoigne un homme qui partage ses activités entre sa toute petite épicerie et l’agriculture.

« Officiellement nous sommes sortis de la pauvreté mais en fait nous sommes pauvres »

Un habitant

sur franceinfo

Son voisin de 68 ans vit avec un peu plus de trois euros par jour. Sans enthousiasme, elle ose aussi remettre en question le discours officiel sur l’éradication de l’extrême pauvreté, priorité majeure du président Xi Jinping. « Il y a des familles plus pauvres que moi qui reçoivent les subventions. Moi non. Les familles pauvres sont classées en différents niveaux, le premier niveau pour ceux qui gagnent plus de 12 euros par mois et par personne, le deuxième niveau, plus de 9 euros par personne. » mois et le troisième niveau 6 euros Mais nous ne sommes pas sortis de la pauvreté. C’est encore dur. Les revenus sont faibles, les céréales ne poussent pas dans les champs, nous avons donné des subventions à toutes les familles pour que nous puissions sortir de la pauvreté.elle juge.

Besoin de subventions

A quelques kilomètres de là, un autre village paysan où un couple de près de 70 ans élève quelques moutons pour survivre.

« Si je n’avais pas ces moutons, je n’aurais aucune ressource financière. Cela me permet d’acheter des médicaments si j’ai des maladies mineures, comme la migraine ou la fièvre. Cela me permet aussi de payer les frais d’électricité et d’engrais, mais il ne suffit pas de manger. »

Un agriculteur de la province du Gansu

sur franceinfo

« Les gens disent que nous sommes sortis de la pauvreté, mais je ne peux plus travailler, je suis vieux. J’aimerais que le gouvernement nous aide », il explique. Dans ce village, on est loin des grandes usines chinoises qui exportent dans le monde entier. Mais dans ces campagnes aussi, le ralentissement de l’économie depuis le Covid se fait sentir.

Et difficile de compter sur les retraites. Ces agriculteurs perçoivent généralement de très petites pensions qui peuvent, dans certains cas, ne pas dépasser 113 yuans par personne et par mois, l’équivalent de 14 euros.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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