Divertissement

Le Festival de Cannes 2024 s’ouvre sous le signe du cinéma #metoo, Meryl Streep récompensée par une Palme d’Or d’honneur

Meryl Streep et Juliette Binoche lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes 2024, mardi 14 mai.

Le 77ème Festival de Cannes s’est ouvert sur une cérémonie 100% féminine avec une invitée prestigieuse, Meryl Streep, et la volonté affichée de laisser une place au mouvement #metoo qui n’a cessé de déferler sur le monde du cinéma.

Camille Cottin aux commandes, Meryl Streep à l’honneur et Juliette Binoche lui remettant une Palme d’Or… Tel était le casting de cette cérémonie.

Sur la même Croisette où l’ancien producteur Harvey Weinstein, dont la chute a marqué le début de #metoo il y a sept ans, est accusé d’avoir commis certaines de ses agressions, Camille Cottin, la maîtresse de cérémonie, a entériné le changement des temps.

Dans son discours d’ouverture du festival, l’actrice aimait imaginer l’adoption d’une telle loi #metoo, en chanson : « Les réunions professionnelles nocturnes dans les chambres d’hôtel de messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes du tourbillon cannois, suite à l’adoption de la loi #metoo, et nous nous en félicitons »» entonna-t-elle.

Sept ans après le lancement du mouvement #metoo, 147 personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent, dans une tribune publiée dans le Mondeà une « loi intégrale » contre les violences sexuelles au cinéma.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « On persiste et on signe » : « Le Monde » publie la photo manifeste des Français #metoo

«Beaucoup de changements concrets»

Il faut dire que le mouvement pour la liberté d’expression, dans le 7e art et ailleurs, ne faiblit pas. Elle a même failli submerger le Festival de rumeurs d’accusations de personnalités, relayées sur les réseaux sociaux et reprises par certains médias, obligeant le festival à démentir.

Signe de la fébrilité du cinéma français, en pleine introspection sous la houlette de Judith Godrèche, devenue la figure de proue du mouvement depuis qu’elle accuse les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de l’avoir violée lorsqu’elle était adolescente.

C’est à Cannes qu’elle présentera mercredi son court métrage Moi aussiqui met en lumière un millier de victimes d’agressions sexuelles.

Un autre signe est Greta Gerwig, qui est devenue la première réalisatrice à gagner plus d’un milliard de dollars de revenus avec Barbiequi préside le jury le plus prestigieux du 7ème art.

Les ateliers du monde

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences

Découvrir

Lors de la conférence de presse du jury, Greta Gerwig a assuré « ça il y a 15 ans »elle n’aurait pas « je ne pouvais pas imaginer » tant de femmes représentées au cinéma, saluant également «beaucoup de changements concrets» grâce au mouvement #metoo. «Cela évolue constamment»ajoutée. « Les choses ne se sont pas arrêtées, nous continuerons à discuter et à rechercher comment nous voulons que notre industrie et notre cinéma soient. »

« J’aime le cinéma, c’est sacré pour moi. L’art, les films, sont sacrés pour moi »» a ajouté le premier cinéaste américain à assumer ce rôle lors de la cérémonie d’ouverture.

Lors d’une conférence de presse, l’acteur Omar Sy, membre du jury, s’est également félicité de la présence « De plus en plus de femmes qui ont le courage de dire les choses ». « Il y a quelques années, la parole a été ouverte et depuis, elle continue, donc c’est bon signe, la conversation continue »a-t-il estimé.

«Ça arrive et ça arrive visiblement de plus en plus»il s’en félicitait, estimant que cela ne concernait pas seulement le cinéma mais que c’était « bien réparti à tous les niveaux de la société ». « C’est une bonne chose donc il faut continuer à suivre ces progrès »a-t-il réclamé, rejetant toute idée de retard en France sur ces questions.

Le jury comprend également les actrices Eva Green et Lily Gladstone, l’acteur Pierfrancesco Favino, les réalisateurs Hirokazu Kore-Eda, Juan Antonio Bayona, Nadine Labaki et le scénariste Ebru Ceylan.

« La reine Meryl »

Lors de la cérémonie d’ouverture, Juliette Binoche a remis la Palme d’honneur à l’actrice américaine Meryl Streep, qui l’a immortalisée « lieu indélébile dans l’histoire du cinéma ». La Française n’a pas pu retenir ses larmes : « Vous avez changé la façon dont nous voyons les femmes dans le monde du cinéma. Vous avez changé la façon dont nous nous regardons au cinéma. Et pourtant, tu ne te prends pas au sérieux. Je vois une telle joie en toi. »

« La reine Meryl »74, a déjà récolté presque toutes les distinctions, dont un record de 21 nominations aux Oscars et 3 statuettes en or, mais n’était pas venu à Cannes depuis 35 ans.

« Je suis tellement contente que tu ne sois pas fatigué de ma pomme »lâche l’actrice. « Quand j’ai appris que c’était toi qui allais me donner cette Palme, je suis devenu fouassura-t-elle. Ce prix est unique dans le monde du cinéma, je me sens très honoré de le recevoir. »

Deux autres Palmes d’honneur seront remises lors de cette 77ème édition, l’une au Studio Ghibli le 20 mai et l’autre au réalisateur George Lucas, père de la saga. « Guerres des étoiles » lors de la cérémonie de clôture.

Projeté hors compétition, Le deuxième acte de Quentin Dupieux est le film d’ouverture du Festival de Cannes.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Festival de Cannes : la méthode Dupieux, tout sauf absurde

La compétition débutera mercredi avec Diamant brut, un premier film de la Française Agathe Riedinger. C’est le premier des 22 cinéastes, et seulement quatre réalisatrices, en lice pour réussir. Anatomie d’une chute de Justine Triet.

Parmi eux, Francis Ford Coppola, Paolo Sorrentino et Jacques Audiard, mais aussi le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof. Ce dernier vient de fuir clandestinement l’Iran pour un lieu secret en Europe et implore le cinéma mondial de lui fournir un « un appui solide » aux réalisateurs menacés.

Il dit craindre pour la sécurité de ses équipes restées en Iran, et rien ne garantit sa venue à Cannes le 24 mai, à la veille de la remise des prix. « Les graines du figuier sauvage ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Cannes 2024, une édition sous le signe du #metoo du cinéma français

Le monde

Réutiliser ce contenu

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
Bouton retour en haut de la page