Londres et Kigali visent de premières expulsions de migrants au Rwanda au printemps
En pleine commémoration du génocide au Rwanda, le président Paul Kagame s’est rendu ce mardi 9 avril à Londres pour rencontrer le Premier ministre Rishi Sunak. Les deux hommes ont discuté de leur coopération sur le front migratoire. Le Royaume-Uni espère délocaliser son système d’asile au Rwanda. Le ton se veut rassurant, même si le partenariat n’a toujours pas démarré, deux ans après son annonce.
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Inopinée, la visite a été rapide et sans conférence de presse, rapporte notre correspondant à Londres, Émeline Vin. Mais selon un communiqué de Downing Street, le président rwandais et le Premier ministre britannique « espèrent vivement que les premiers vols vers le Rwanda aura lieu au printemps.
Mardi matin, quelques heures avant l’arrivée de Paul Kagamé à Londres, des journaux britanniques ont indiqué que 70 % des logements au Rwanda destinés à accueillir des demandeurs d’asile avaient en réalité été vendus à des Rwandais. Dans un contexte où la justice britannique a bloqué à plusieurs reprises le partenariat migratoire et où Le Parlement s’effondre sur une loi pour contourner ces blocages, la presse y voit un renoncement du Rwanda à ce projet bilatéral.
La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a démenti ce chiffre auprès du journal, et assuré que le projet du Rwanda était, dès le départ, de mélanger sur place migrants et résidents.
Ces avions doivent emmener les demandeurs d’asile arrivés illégalement vers Royaume-Uni au Rwanda où leur demande sera étudiée. Londres espère ainsi décourager les migrants de tenter la périlleuse traversée de la Manche et « briser » le système criminel des passeurs. Pour le gouvernement britannique, ce partenariat constitue le pilier de sa lutte contre l’immigration clandestine à quelques mois des prochaines élections législatives et alors que les traversées de la Manche atteignent de nouveaux records depuis le début de l’année.
Début 2024, avec 5 373 personnes au premier trimestre, soit 1 500 de plus que sur la même période de l’an dernier. Ces traversées sont particulièrement dangereuses : sept personnes sont mortes sur cette route migratoire depuis le début de l’année.
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