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L’Iran minimise la riposte imputée à Israël

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian arrive pour une réunion avec le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, au siège des Nations Unies, le jeudi 18 avril 2024.

L’escalade semble s’atténuer. Samedi 20 avril, Téhéran a minimisé l’attaque de la veille attribuée à Israël dans le centre de l’Iran, affirmant qu’il n’y aurait pas de représailles. Dans un entretien à la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian a relativisé l’attaque survenue vendredi à l’aube.

« Ce qui s’est passé hier soir n’était pas une attaque. Il s’agissait de deux ou trois drones quadricoptères, comme ceux avec lesquels jouent les enfants en Iran. »il a plaisanté, ajoutant que « Tant qu’il n’y a pas de nouvelle aventure (offensive militaire) au nom du régime israélien contre les intérêts de l’Iran, nous ne répondrons pas ».

Vendredi, les médias officiels iraniens ont rapporté que des détonations avaient été entendues à l’aube près d’une base militaire dans la région d’Ispahan, après  » plusieurs «  de petits drones ont été « tué avec succès » parler « système de défense aérienne » du pays.

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Les médias américains, citant des responsables américains, ont affirmé qu’il s’agissait d’une opération israélienne menée en réponse à une attaque sans précédent de drones et de missiles iraniens contre Israël le 13 avril.

Selon Washington Post, citant un responsable israélien qui a requis l’anonymat, l’attaque visait à montrer à l’Iran qu’Israël avait la capacité de frapper à l’intérieur de son territoire. Un haut responsable du Congrès américain, qui a souhaité rester anonyme, a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une attaque israélienne en Iran. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté ces événements en Iran.

Appels au calme

Cette dernière poussée de fièvre intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, ne s’est pas calmée et a fait 34 049 morts à Gaza, principalement des civils, selon le dernier bilan du Hamas. , ce qui n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.

Signe du caractère explosif de la situation, la communauté internationale s’est empressée, au lendemain de l’attaque de vendredi, de lancer des appels au calme. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné que « l’objectif » de son pays et des autres membres du G7, réunis à Capri, en Italie, a été « désescalade ». Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait état de contacts avec l’Iran et Israël. « Nous avons dit aux Israéliens que l’Iran ne voulait pas d’escalade »a-t-il précisé.

Lors de la première attaque directe jamais menée par l’Iran contre le territoire israélien, le 13 avril, Israël a affirmé avoir intercepté avec ses alliés, principalement les États-Unis, la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens. L’Iran a déclaré avoir agi en  » auto défense «  après l’attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1ereuh avril et a coûté la vie à sept de ses soldats, dont deux officiers supérieurs. Téhéran a accusé Israël, qui n’a ni confirmé ni démenti.

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Des « dizaines » de frappes israéliennes samedi à Gaza

Les tensions entre Israël et l’Iran surviennent après six mois de guerre dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël notamment, a pris le pouvoir en 2007. Israël a lancé une vaste offensive après une attaque contre son territoire le 7 octobre par des commandos du Hamas, soutenus par l’Iran, qui ont entraîné la mort de 1.170 personnes, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles.

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Plus de 250 personnes ont été kidnappées lors de l’attaque et 129 sont détenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon les autorités israéliennes. Outre le lourd bilan humain et les destructions, les quelque 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine selon l’ONU, qui demande instamment l’entrée de davantage d’aide humanitaire dans ce petit territoire.

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L’armée israélienne a annoncé samedi avoir frappé « des dizaines de cibles terroristes », un « Base de lancement à Beit Hanoun »au nord de Gaza, « peu après, un missile a été intercepté, dans la zone proche de la ville (Israélien) de Sdérot ». Selon la défense civile de Gaza, une frappe israélienne a tué neuf membres d’une même famille à Rafah, dans le sud du territoire, où sont massés plus d’un million et demi de Palestiniens déplacés selon l’ONU.

Dans ce contexte, le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est arrivé vendredi soir en Turquie et doit être reçu par le président Recep Tayyip Erdogan, au moment où le Qatar affirme vouloir « réévaluer » son rôle de médiateur dans le conflit à Gaza. Le Qatar, qui piétine dans les négociations d’une trêve entre le Hamas et Israël, menace de se retirer face aux critiques israéliennes et de certains démocrates américains. Toutefois, la Turquie, qui entretient des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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