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comment le changement d’indicateur permet artificiellement d’atteindre les objectifs du plan Ecophyto

En réponse à la colère des agriculteurs, et pour satisfaire une demande de la FNSEA, le Premier ministre Gabriel Attal devrait confirmer dans le cadre du nouveau plan Ecophyto l’abandon, annoncé en février, de l’indicateur permettant de quantifier les utilisation des pesticides français, le NODU (nombre de doses unitaires), pour le remplacer par un nouvel indice : l’indicateur européen de risque harmonisé (HRI, pour Harmonized Risk Indicator).

Ces indicateurs sont au cœur du suivi des politiques publiques de réduction du recours aux produits phytosanitaires. La France s’est engagée à travers les plans Ecophyto successifs à réduire de moitié l’usage des pesticides, sur un horizon plusieurs fois repoussé : la pause de ce plan en début d’année faisait également partie des réponses du gouvernement pour calmer le mouvement paysan.

Des spécialistes, tous membres du comité scientifique et technique du plan Ecophyto, accompagnés d’autres chercheurs, ont déposé un article sur le site de prépublication vendredi 3 mai. HAL, très critique sur ce changement d’indicateur. Leurs résultats montrent que le nouvel indicateur, le HRI, ne reflète pas correctement les réductions d’utilisation de substances actives à faible dose, même si celles-ci ont des effets significatifs sur l’environnement ou la santé. En revanche, cette HRI est très sensible aux évolutions de la réglementation des produits, notamment lorsque leur utilisation devient interdite.

Par ailleurs, les auteurs montrent que la suppression récente du mancozèbe (un fongicide interdit depuis 2022) fera passer le nouvel indice de quelques points en dessous de l’objectif du plan Ecophyto, sans réduire les quantités de produits utilisés ni modifier les pratiques agricoles.

Pour comprendre ces conclusions, il faut d’abord étudier les différents « thermomètres » utilisés pour mesurer l’utilisation des pesticides.

Quels indicateurs pour suivre l’usage des pesticides ?

Pour suivre l’évolution de l’utilisation des produits phytosanitaires, le premier repère utilisé est, en toute logique, la quantité de produits vendus année après année. Ces données servent de base à tous les indicateurs.

  • La quantité de substance active (QSA)

La base de données des ventes de produits phytopharmaceutiques détaille les quantités de produits vendues, la « quantité de substances actives » (QSA) en kilogrammes ou en tonnes. Depuis 2008, les vendeurs de produits phytopharmaceutiques déposent une déclaration annuelle auprès de l’agence nationale de l’eau, Eaufrance.

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Cammile Bussière

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