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« l’impact » des voyages internationaux des visiteurs empêchera de réduire de moitié l’empreinte carbone des Jeux, selon l’association Les Shifters

Le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris souhaitait réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre, par rapport aux éditions précédentes de Londres et de Rio. Mais l’objectif ne sera pas atteint, selon les calculs d’une association qui soutient la transition énergétique des pays européens.

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Les anneaux olympiques devant l'entrée de l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), près de Paris, le 19 juin 2024. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Mission impossible ? Les émissions de gaz à effet de serre provoquées par les Jeux olympiques de Paris 2024 ne seront pas réduites de moitié comme prévu, conclut un rapport publié jeudi 20 juin. Les auteurs, Paul Delanoë et Alexis Lepage, sont membres de l’association Les Shifters, au sein de laquelle des bénévoles soutiennent le groupe de réflexion Le Shift Project, spécialiste de la transition énergétique. Ils rappellent que le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (Cojop) s’était fixé cet objectif climatique « Très ambitieux ».

Si les Jeux de Paris 2024 s’orientent vers « l’empreinte carbone la plus faible, notamment grâce au choix de ne construire qu’une infime partie des infrastructures nécessaires à la compétition », l’objectif « diviser par deux » Les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux Jeux de Londres en 2012 et de Rio en 2016 ne seront pas atteintes, selon les auteurs du rapport. Paul Delanoë et Alexis Lepage soulignent que les déplacements des spectateurs, qui viendront du monde entier à Paris pour assister aux Jeux, augmentent l’empreinte carbone, notamment s’ils prennent l’avion. Ils soulignent l’absence de« des actions concrètes visant à réduire l’impact des voyages internationaux ».

« Les seuls déplacements des visiteurs internationaux cet été pour se rendre aux Jeux de Paris devraient générer environ 1,1 million de tonnes équivalent CO2 », selon leurs calculs, détaillés dans le rapport. En ajoutant les déplacements nationaux à ces émissions, « impact carbone » les déplacements pourraient même dépasser 1,2 million de tonnes équivalent CO2, selon Paul Delanoë et Alexis Lepage. « C’est plus du double du budget carbone annoncé par Paris 2024 pour son volet voyages »et cela représente « plus des deux tiers du budget carbone total fixé par les organisateurs »ils estiment.

Pour arriver à ce chiffre, ils ont notamment parcouru de nombreux documents, afin de « trouver le nombre de spectateurs européens et non européens ». Les deux auteurs, qui détaillent leur méthodologie dans leur rapport, ont également comparé les empreintes carbone présentées pour les JO de Londres et extrapolé le nombre de billets vendus par pays (+10 %) entre Londres 2012 et Paris 2024.

« Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour affirmer que l’événement est ‘durable' »soulignent les auteurs du rapport, qui formulent des propositions pour y parvenir lors de futurs événements, y compris la vente de billets aux spectateurs locaux et aux pays voisins, pour les déplacements « moins carboné ». Leur mesure phare est « la mise en place de fan zones décentralisées », « gérées par le pays organisateur et implantées sur différents continents afin d’accueillir de nouveaux visiteurs voyageant sur des distances plus courtes ». « Pour transiter, les Jeux ont besoin d’une solution à faible émission de carbone, rentable et désirable. C’est vers cela que vise le modèle de fan zone décentralisée. »ils insistent.

La méthodologie des Shifters est remise en question par Cojop. Le rapport « a choisi d’utiliser comme seule référence les données de l’édition 2012 de Londres, et d’inclure dans son calcul l’arrivée des visiteurs sans billet »objectent les organisateurs, cités par L’équipe. Inversement, « l’estimation de l’empreinte carbone de Paris 2024 se base sur la venue de visiteurs directement imputables aux Jeux, donc de spectateurs munis de billets ». « Le nombre de spectateurs payants en Ile-de-France est estimé entre 2,3 et 3,1 millions, dont les deux tiers sont français »assure le comité. « Les données exactes concernant le nombre et l’origine géographique des spectateurs seront connues une fois que tous les billets auront été attribués »poursuit le Cojop, qui assure : « Un bilan sera également établi après les Jeux. » Dans un rapport intérimaire publié le 2 juin, rappelle Le mondeParis 2024 assuré d’être « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif.


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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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