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Limiter Airbnb sert-il vraiment à quelque chose ?

Dans le passé, nous appelions cela meublé de tourismeaujourd’hui, nous parlons davantage deAirbnb. Et même si ce n’est pas à 100% la même chose, le nom est là pour ce qui est devenu un phénomène mondial dans le secteur de l’hébergement touristique de ce XXIe siècle.e siècle… et la cause aussi, diront certains, de ce surtourisme et surtout le manque de logements durables pour les populations locales qui touche de plus en plus d’endroits dans le monde.

Résultat, des villes comme New York, Dubrovnik, Barcelone et bien d’autres ont légiféré pour limiter les « dégâts » que peut causer un système parfois excessif et mal encadré à certains endroits.

New York un an plus tard

Parmi les villes où la formule est – ou a été – florissante se trouve New York. New York qui a aussi été l’un des premiers à réagir et à prendre des mesures pour le moins drastiques à l’égard d’Airbnb et d’autres loueurs identiques. C’était il y a plus d’un an maintenant. Il est alors temps de faire un premier bilan.

Concrètement, depuis septembre 2023, la municipalité new-yorkaise interdit aux propriétaires de louer des meublés de tourisme pour des durées inférieures à 30 jours consécutifs. Fini donc les locations pour un week-end, une semaine ou quelques jours pour des appartements entiers. Car il est vrai que la possibilité de proposer simplement une chambre dans le logement que vous occupez est toujours autorisée à partir du moment où vous vous êtes inscrit à la Mairie et avez payé une taxe de 150 US$ tous les deux ans. Sous peine d’amendes assez conséquentes…

Bref, des mesures plus que restrictives qui, même si la location courte durée existe encore sous forme de « chambres chez l’habitant », ont découragé plus d’un propriétaire. Ce qui était déjà un des objectifs de la manœuvre.

En un an, les offres Airbnb dans la ville sont passées de plus de 22 000 à 4 000. Un ralentissement évident mais qui n’a peut-être pas eu les effets espérés, d’abord sur la crise du logement dans l’agglomération.

Au-delà du fait que certains visiteurs aux petits budgets ont désormais du mal à se loger, la réduction de l’offre de locations saisonnières à New York a, comme on pouvait s’y attendre, dopé la demande hôtelière dans la ville. Des hôtels qui se sont d’ailleurs empressés d’augmenter leurs prix ces 12 derniers mois quatre fois plus que partout ailleurs aux Etats-Unis.

Il en va de même pour les propriétaires d’Airbnb, dont certains comptaient sur ces revenus locatifs pour payer leurs emprunts ou simplement vivre. À tel point que bon nombre de ceux qui sont passés du saisonnier au temps plein l’ont fait avec des loyers plus élevés que la moyenne pour récupérer leurs pertes. Suivi par d’autres propriétaires, ce qui entraîna rapidement une certaine augmentation des loyers dans la ville.

En résumé, on peut dire que si la nouvelle réglementation new-yorkaise a tenté de résoudre un problème, elle en a aussi indirectement créé de nouveaux.
Il est désormais plus cher de séjourner à New York pour de nombreux touristes à petit budget, de nombreux petits propriétaires de meublés ont vu leurs revenus baisser, et les meublés saisonniers se sont déplacés vers le marché de la location standard (c’est le but des mesures prises) qui se sont retrouvés à des loyers supérieurs à la moyenne, entraînant même une augmentation quasi générale des loyers dans la ville.

Peut-être pas si positif quand on passe brusquement d’un excès à l’autre. Comme quoi finalement celui qui a dit ça « le meilleur est l’ennemi du bien » ce n’était pas nécessairement faux…

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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