Licenciée à cause d’une pièce d’un euro, une femme de ménage de la gare Montparnasse porte plainte
Une pièce d’un euro a coûté son travail à Sarah*, 53 ans, « dame aux pipi » à la gare Montparnasse, qui pensait simplement empocher le pourboire d’un client. Explications.
Pourboire interdit. Voici la consigne imposée par la société néerlandaise 2theloo, chargée de gérer les toilettes de la gare Montparnasse. Ce sous-traitant de la SNCF, sous contrat jusqu’en 2026, réalise près de dix millions de chiffre d’affaires annuel et emploie plus de 200 salariés, selon Infos France . Ses pratiques sont régulièrement pointées du doigt. Une enquête Mediapart datant d’avril 2023 met en lumière plusieurs violations du Code du travail et des agissements comptables douteux.
Le journal Humanité rapporte que l’inspection du travail a été contrainte d’intervenir à de nombreuses reprises en raison d’alertes émises par les syndicats, sur la non-application de la convention collective de nettoyage, le non-paiement des heures de nuit ou du dimanche, ou encore des licenciements rapides. En témoigne le cas de Sarah, salariée depuis six ans, qui a payé le prix de leur politique radicale.
Accusé de vol
Le 23 novembre 2023, Sarah est filmée en train de récupérer un euro laissé par un client. Ses managers l’accusent alors de vol car cet argent devrait en théorie revenir à l’entreprise, et non à elle. Ils la renvoient immédiatement.
La CGT estime que l’entreprise abuse de la vidéosurveillance. Richard Bloch, défenseur syndical de la CGT devant les prud’hommes, affirme que les salariés sont régulièrement appelés « pour leur dire pourquoi vous parlez avec telle ou telle personne ».
BFMTV souligne également qu’elle n’a même pas pu bénéficier des allocations de chômage car son ex-employeur ne lui a pas envoyé les documents nécessaires. Sarah ajoute enfin qu’elle n’avait jamais reçu d’avertissement jusque-là et a donc décidé de saisir les prud’hommes.