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l’hôpital Al-Shifa détruit après son siège par les forces israéliennes

Des Palestiniens inspectent les dégâts à l'hôpital Al-Shifa à Gaza après le retrait des forces israéliennes du site et de la zone qui l'entoure après une opération de deux semaines, le 1er avril 2024.

L’armée israélienne n’a laissé derrière elle que des ruines, des cendres et des cadavres. Construit après la Seconde Guerre mondiale par les occupants britanniques, le plus grand hôpital de la bande de Gaza était devenu un symbole palestinien, un vaisseau au cœur de la ville, qui s’est développé à sa périphérie et est resté debout, malgré les quinze guerres menées par Israël. contre l’enclave depuis 1948, selon l’historien spécialiste du Moyen-Orient Jean-Pierre Filiu. L’hôpital avait une capacité de 800 lits et 2 500 à 3 000 mères accouchent chaque mois à la maternité.

Aujourd’hui, ce symbole n’existe plus. Les forces israéliennes ont assiégé la zone le 18 mars. Elles se sont retirées le lundi 1euh avril. « Tout a été détruit ou brûlé. L’hôpital a été transformé en cimetière. Nous devons simplement en construire un nouveau. », estime Kayed Hamad, un habitant de Gaza qui s’est rendu sur place. Comme d’autres, notamment des journalistes palestiniens et un porte-parole de la défense civile présent sur place, il affirme que quelque 300 corps ont été retrouvés dans et autour de l’établissement. A ne pas confondre avec ceux laissés par l’armée israélienne lors de l’opération de novembre 2023 : « Ces cadavres avaient été déplacés dans une fosse. Ceux que nous avons découverts hier sont bien les corps de ce (dernier) bataille « » a déclaré M. Hamad lundi.

Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, reconnaît que « 200 terroristes » ont bel et bien été tués et présente l’opération comme un succès. L’hôpital Al-Shifa a été utilisé, explique le soldat, comme un « base du Hamas »une zone jugée sûre, avec eau, nourriture et électricité, plusieurs mois après la première opération de l’armée dans cet établissement au début de l’offensive terrestre en novembre, suite à l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023.

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Israël n’a pas hésité à l’attaquer à nouveau, au risque de susciter l’émoi de la communauté internationale. Quelques « 900 suspects » ont été arrêtés, selon l’armée. Plus de 500 militants ont été identifiés par Israël comme membres du Hamas (deux tiers) et du Jihad islamique (un tiers). Des cadres ont été éliminés, notamment Fadi Dewik et Zakaria Najib, libérés en 2011 dans le cadre de l’échange de 1 027 détenus palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit, retenu en otage pendant cinq ans dans la bande de Gaza. Du matériel, des armes et de l’argent – ​​12 millions de shekels, soit 3 millions d’euros – ont été saisis, selon Daniel Hagari, ainsi que des documents, notamment informatiques, qui seront décortiqués par les services de renseignement israéliens.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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