l’extrême droite espère confirmer sa percée aux législatives
Après trois décennies de vie politique structurée par deux grands partis, les analystes prédisent un hémicycle fragmenté et des négociations difficiles pour former un gouvernement.
Les Roumains sont appelés aux urnes dimanche pour élire leur Parlement, avec une possible victoire de l’extrême droite et un virage stratégique dans cet Etat voisin de l’Ukraine, membre de l’UE et de l’Otan.
En quelques jours, ce pays d’Europe de l’Est a connu une succession de rebondissements, depuis l’arrivée en tête au premier tour de l’élection présidentielle du candidat d’extrême droite Calin Georgescu jusqu’aux accusations des autorités concernant l’intégrité des élections. . Ils s’interrogent sur l’influence russe dans le contexte régional actuel et sur le rôle de la plateforme TikTok. Au point que le Conseil constitutionnel a ordonné un nouveau décompte.
Alors que la moitié des neuf millions de bulletins de vote avaient été recomptés samedi après-midi, sans compter ceux de la diaspora, les Bucarestois s’inquiétaient de la tournure des événements. « Ce qui se passe ne me semble pas très démocratique.», a réagi auprès de l’AFP Gina Visan, une infirmière de 40 ans, alors qu’elle faisait ses courses sur un marché de Noël de la capitale. « Ils devraient respecter notre vote. Nous sommes déçus mais habitués à ce genre de comportement», déplore-t-elle, faisant écho à la méfiance envers les partis traditionnels jugés corrompus.
La question de l’aide à l’Ukraine
Les États-Unis se sont même immiscés dans le débat, espérant qu’aucune décision n’intervienne entre les deux tours.mettre en péril la crédibilité du processus électoral » Et « ternir » là « solide réputation de la Roumanie en tant que partenaire démocratique fiable», selon un communiqué de son ambassadrice à Bucarest, Kathleen Kavalec.
En cette fête nationale en Roumanie, les bureaux de vote ouvriront à 7h00 (05h00 GMT) et fermeront à 21h00. Les résultats à la sortie des urnes seront publiés peu après. Après trois décennies de vie politique structurée par deux grands partis, les analystes prédisent un hémicycle fragmenté et des négociations difficiles pour former un gouvernement.
L’extrême droite, dispersée entre plusieurs partis qui ont en commun une opposition au soutien à Kiev, est créditée de plus de 30 % des intentions de vote. Depuis la chute du communisme en 1989, la Roumanie n’a jamais connu une telle avancée, mais la colère des 19 millions d’habitants couve face aux difficultés économiques et à la guerre de l’autre côté de la frontière.
Rester « un pays de liberté »
George Sorin, économiste de 45 ans, a fait son choix : il votera pour un parti nationaliste. Le Parlement actuel« n’a servi les intérêts de l’Ukraine qu’en approuvant toute une série d’aides sans rien expliquer », oubli « ceux de Roumanie», a-t-il déclaré, critiquant également «servilité» à Bruxelles.
Plusieurs partis de ce camp politique sont présents : l’AUR (Alliance pour l’unité des Roumains), dont le candidat George Simion a remporté près de 14 % à l’élection présidentielle, mais aussi SOS Roumanie, dirigé par la tumultueuse candidate pro-Kremlin Diana Sosoaca.
Un nouveau parti, le POT (Parti de la Jeunesse), est apparu après la surprise de Georgescu, qu’il soutient, et pourrait franchir le seuil des 5% nécessaire pour entrer au Parlement. Dans le camp pro-européen d’opposition, les centristes de l’USR espèrent tirer leur épingle du jeu après la deuxième place remportée à l’élection présidentielle par leur leader Elena Lasconi.
Dans un dernier appel, le président pro-européen sortant Klaus Iohannis a qualifié les élections de «crucial pour le leadership de la Roumanie dans les années à venir« . Rester « un pays de liberté« , « une nation européenne moderne » Ou « sombrer dans un isolement néfaste et renouer avec un passé sombre« , Là « le choix existentiel auquel nous sommes confrontés», a-t-il prévenu.