L’exploitation minière sous-marine aura des conséquences « irréversibles », prévient Greenpeace
Malgré les objections des scientifiques, des ONG et d’autres États, la Norvège prévoit d’attribuer ses premiers permis d’exploration en 2025 et pourrait devenir l’une des premières au monde à exploiter les fonds marins.
« Les projets deexploitation minière en haute mer de Norvège dans leArctique causera des dommages irréversibles à biodiversité« s’est opposé Greenpeace en publiant un rapport intitulé « L’exploitation minière sous-marine dans l’Arctique : des trésors vivants en danger » (vendredi 20 septembre).
Pour l’organisation, cette activité représente une menace supplémentaire pour un écosystème méconnu et déjà fragilisé par le réchauffement climatique.
Risque de fuites chimiques
Le rapport énumère les dangers comme la destruction directe des habitats et des organismes des fonds marins, la pollution sonore et lumineuse, le risque de fuites de produits chimiques provenant des machines et le déplacement accidentel d’espèces.
« L’exploitation minière causera des dommages permanents à ces écosystèmes et il sera toujours impossible d’évaluer l’ampleur réelle de ces impacts, et encore moins de les contrôler. »a déclaré Kirsten Young, responsable de la recherche chez Greenpeace.
« Les plans de la Norvège menacent non seulement directement les espèces et les habitats des fonds marins, mais aussi l’ensemble de l’écosystème marin, du plus petit plancton au plus grand. baleines« a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué de presse.
Les autorités norvégiennes soulignent de leur côté l’importance de ne pas dépendre de pays comme la Chine pour l’approvisionnement en minéraux essentiels à la transition verte et assurent que la prospection permettra de rassembler les connaissances qui font actuellement défaut.
« La transition mondiale vers une société à faible émission de carbone nécessitera d’énormes quantités de minéraux et de métaux »a fait valoir Astrid Bergmål, secrétaire d’État au ministère norvégien de l’Énergie, dans un courriel adressé à l’AFP.
« Aujourd’hui, l’extraction minière est largement concentrée dans un petit nombre de pays ou d’entreprises. Cela peut contribuer à la vulnérabilité de l’offre, ce qui est particulièrement problématique dans le contexte géopolitique actuel. »elle a dit.
Batteries, éoliennes, téléphones portables
Certains de ces minéraux sont utilisés dans les batteries, les éoliennes, les ordinateurs et les téléphones portables.
La Norvège affirme que toute exploitation éventuelle sera conditionnée à la mise en œuvre de méthodes « responsable et durable » et que les premiers projets devront être préalablement approuvés par le gouvernement et le Parlement.
Oslo prévoit d’ouvrir une zone de 281 000 km2, soit l’équivalent de la moitié de la taille de la France, dans la mer de Norvège et la mer du Groenland à la prospection, avec pour objectif d’attribuer les premiers permis au premier semestre 2025.
Du Parlement européen aux ONG, de nombreuses voix se sont élevées contre le projet norvégien, et des États comme la France et le Royaume-Uni, ainsi que des dizaines de grandes entreprises, se sont prononcés en faveur d’un moratoire.
GrP1