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l’évasion à tout prix d’un serviteur de l’ancien chef des forces armées qataries, exploité et enfermé – Libération

Enquête

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Violences sexuellescas

Une ouvrière philippine raconte quatre mois de conditions de travail extrêmes, de captivité et de viol dont elle accuse son ex-employeur, le général Khalid Ahmad Al Kuwari, visé par une enquête pour « traite des êtres humains » et « enlèvement ». Gravement blessée lors de sa fuite d’un appartement à Neuilly-sur-Seine, elle tente depuis d’obtenir justice.

Femmes esclaves des diplomates

Plusieurs serviteurs de diplomates des ambassades parisiennes les accusent d’esclavage moderne. Pour la première fois, ils témoignent. « Libération » a enquêté sur les conditions de vie et les violences qu’ils disent subir au domicile de leurs employeurs, protégés par leur immunité diplomatique.

Trois ans après s’être enfuie du domicile de son employeur, Isa (1), 31 ans, boite toujours. Ses deux chevilles sont raides et douloureuses, tout comme son genou gauche et son dos, encore marqués de plusieurs cicatrices d’une dizaine de centimètres. Elle a du mal à marcher et ne peut pas rester assise longtemps. Pendant qu’elle nous raconte son histoire, la Philippine aux cheveux bruns finit par s’asseoir sur une chaise, dans une position qui lui semble confortable. Elle commence par citer le grade de l’homme qu’elle accuse de l’avoir réduite en esclavage et violée : un officier haut gradé, ancien chef des forces armées qataries, le général Khalid Ahmad Al Kuwari, qui a notamment dirigé le centre de reconnaissance et de contrôle. des frontières aériennes du Qatar et développait un programme de drones pour le pays. Une personnalité puissante qui fait partie d’une des familles les plus influentes du pays. Le 31 mars 2016, sur une photo, on le voit par exemple célébrer le contrat du radar aéroporté de surveillance Searchmaster avec la société française Thales.

Femmes esclaves de diplomates (1/4)

Du 17 juin au 19 octobre 2021, Isa a été employée comme domestique par la famille Al Kuwari, d’abord au Qatar puis en France, dans un grand appartement à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) appartenant au couple. C’est là, dans l’une des villes les plus huppées de la banlieue parisienne, qu’elle affirme avoir été retenue captive. C’est de là aussi qu’elle s’est enfuie par la fenêtre du

Cammile Bussière

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