Alors que plusieurs grandes enseignes de la distribution annoncent des opérations à prix coûtant pour les départs en vacances, RMC Conso s’intéresse à la qualité du carburant disponible dans ces stations.
C’est une aubaine pour les vacanciers sur le point de prendre la route. Plusieurs enseignes de distribution qui proposent également du carburant annoncent des opérations à prix coûtant pour ce week-end. Depuis vendredi et jusqu’à ce dimanche, l’offre est déjà en place dans les 715 stations-service E. Leclerc et le groupe prévoit de reconduire l’opération les week-ends des 2 et 16 août.
Selon nos confrères du Parisien, la Coopérative U et Intermarché comptent également se joindre à l’opération les week-ends suivants. Côté consommateurs, ces annonces pourraient représenter une belle économie à la pompe. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? A l’origine d’une polémique en avril, le carburant des stations-service des grandes enseignes est souvent pointé du doigt. En cause : sa qualité supposée médiocre.
Une question d’additifs
Pour comprendre d’où vient la source du problème, il faut remonter à la composition du carburant. Car celui vendu dans les stations-service à grande échelle n’est pas le même que celui proposé par les entreprises dont le cœur de métier est le carburant. Si l’or noir est globalement le même des pipelines aux dépôts, c’est seulement au moment du transport que la magie opère et que le produit de la station indépendante « s’enrichit », via un procédé d’additif spécifique, destiné à améliorer la combustion une fois dans le moteur du véhicule.
« Plusieurs produits sont ensuite ajoutés au moment du remplissage, permettant notamment de rouler plus longtemps. A terme, les carburants de la grande distribution peuvent entraîner une détérioration des moteurs », explique à RMC Conso Francis Pousse, président de la branche distributeurs de carburants et énergies nouvelles au sein de Mobilians.
Il a ajouté que si les carburants vendus par les supermarchés répondent aux normes européennes, leur qualité est en réalité variable. En avril, des centaines d’automobilistes ont signalé des pannes de moteur et des incidents après avoir fait le plein à trois stations-service E.Leclerc de Gironde : à Sainte-Eulalie, Talence et Ambarès. Après plusieurs kilomètres, certains moteurs ont cessé de fonctionner, comme a déclaré à Sud-Ouest.
Selon les témoignages de clients concernés, l’arrivée de carburant a été coupée à l’eau, occasionnant parfois des centaines d’euros de réparations. Peu après la publication de ces pannes, le groupe E. Leclerc a démenti auprès de Sud-Ouest toute anomalie dans ses cuves.
Un produit attractif pour les marques
Pour Thierry Desouches, porte-parole de la Coopérative U (près de 850 stations), la démonstration de l’argument selon lequel la qualité de l’essence des supermarchés serait dégradée, est toujours attendue. « C’est aux consommateurs de décider », commente-t-il auprès de notre rédaction. Le représentant rejoint néanmoins sur un point le président de la branche distributeurs de carburants et nouvelles énergies au sein de Mobilians : le carburant des supermarchés est un produit d’appel pour leurs rayons.
« Cela nous permet d’afficher (notre) performance prix sur un panneau de 5 mètres de haut que tout le monde verra en passant. Le prix du carburant positionne également la marque par rapport à sa performance prix », explique-t-il.
En évoquant même une bataille jusqu’au troisième chiffre après la virgule sur les prix avec ses concurrents. Quant aux automobilistes encore sceptiques sur la qualité de ce produit, le magazine Auto Plus explique que toutes les stations-service sont soumises à des contrôles périodiques effectués par le Cofrac (Comité français d’accréditation agréé).
Selon nos confrères, si le point de ravitaillement a peu d’impact sur un véhicule neuf, seuls les conducteurs de véhicules plus anciens sont invités à vérifier le niveau de pression moteur indiqué dans le manuel du constructeur. Cela permet également de déterminer le carburant adapté. Une information à ne pas négliger avant de partir en vacances.
