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Au Brésil, nouvelles pluies à Porto Alegre où le nombre de déplacés a doublé

Dans une rue inondée de Porto Alegre, Brésil, le 10 mai 2024.

Le sud du Brésil ne connaît pas de répit. La pluie est encore tombée vendredi 10 mai sur Porto Alegre et sa région, encore en grande partie sous les eaux. Les pluies torrentielles tombées la semaine dernière dans l’État du Rio Grande do Sul ont provoqué la crue des rivières, affectant près de deux millions de personnes et faisant 126 morts et 756 blessés, selon le dernier bilan publié vendredi par la défense civile.

Avec 141 personnes toujours portées disparues, les autorités craignent que le bilan continue de s’alourdir comme le prévoit la région. « fort » précipitations tout au long du week-end.

Dans une école de Porto Alegre, Brésil, le 10 mai 2024.

Au cours des dernières vingt-quatre heures, le nombre de personnes contraintes d’évacuer leur domicile depuis la semaine dernière a presque doublé, atteignant 411 000, selon la défense civile. Plus de 71 000 victimes ont été prises en charge dans des refuges.

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Nouvelle période d’instabilité atmosphérique intense

Malgré les nouvelles pluies, les habitants de la capitale régionale de 1,4 million d’habitants tentent de retrouver un semblant de normalité. Les commerces rouvrent, tandis que l’eau se retire lentement de certains quartiers où la circulation est dense en raison de nombreuses rues encore inondées à travers la ville.

La région s’attendait à de la pluie vendredi accompagnée de « vents intenses et grêle », selon l’Institut national de météorologie. Le site spécialisé MetSul Meteorologia a annoncé, de son côté, « une nouvelle période d’intense instabilité atmosphérique »avec des précipitations cumulées qui pourraient atteindre jusqu’à 200 millimètres lundi à Porto Alegre.

Dans la métropole de 3,4 millions d’habitants, l’eau en bouteille reste rare, malgré le ballet incessant, nuit et jour, des camions-citernes, qui approvisionnent abris, hôpitaux, immeubles ou encore hôtels.

« Notre climat est sous stéroïdes »

La violence de ces inondations historiques a endommagé ou détruit plus de 85 000 habitations. Le gouverneur de l’État, Eduardo Leite, a estimé que «des zones entières» de certaines localités dévastées par les eaux devront être « déplacé »ce qui coûtera « quelques millions ». Jeudi, il a estimé le coût de la reconstruction à 19 milliards de reais (3,4 milliards d’euros). Le gouvernement fédéral a promis jeudi de débloquer quelque neuf milliards d’euros pour la reconstruction de la région sinistrée.

Champs et machines sous l’eau, fermes d’élevage et entrepôts inaccessibles, la catastrophe naturelle a également durement touché le secteur agricole, moteur de l’économie locale et nationale. Dans les rizières entourant Porto Alegre, les journalistes de l’Agence France-Presse ont constaté que le niveau de l’eau rendait les cultures inaccessibles.

Clare Nullis, porte-parole de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence des Nations Unies (ONU), a déclaré vendredi que les inondations étaient le résultat du réchauffement climatique couplé au phénomène météorologique naturel El Niño.

« Même si El Niño s’estompe, ce qui sera le cas, les effets à long terme du changement climatique se feront sentir. Chaque fraction d’un degré d’augmentation de la température signifie que notre climat deviendra plus extrême. »a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Genève. « Notre climat est sous stéroïdes » et les inondations extrêmes et les vagues de chaleur intenses se poursuivront  » multiplier « elle a prévenu.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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