Le football et surtout les footballeurs sont malheureusement et régulièrement dans l’actualité juridique ces derniers temps. Un peu plus tôt dans la journée, s’est tenue la première partie du procès de Wissam Ben Yedder, jugé pour agression sexuelle sur une femme de 23 ans ayant eu lieu le mois dernier. Selon la plaignante, l’international français aurait posé sa main sur sa cuisse puis aurait tenté de l’embrasser avant de se masturber devant elle. Le procureur de Nice a requis 18 mois de prison et 18 mois avec sursis pour cette agression dont le joueur, trop ivre au moment des faits, affirme ne pas se souvenir.
C’est justement son addiction à l’alcool qui a été évoquée lors de sa comparution à la barre ce mardi, lui qui est déjà accusé dans plusieurs dossiers. Il est en effet sous contrôle judiciaire après avoir payé une caution de 900 000 euros. La raison ? Il est déjà accusé par une autre femme de viol lors d’une soirée qui a eu lieu durant l’été 2023. L’attaquant, alors sous contrat à l’AS Monaco, était une nouvelle fois ivre lors des événements. Ce dossier est toujours sous enquête. Ben Yedder sera également jugé fin décembre pour violences psychologiques sur son épouse, avec laquelle il est en procédure de divorce depuis mai 2023.
Arrêté en conduisant avec 0,76 mg par litre d’air expiré
Pour alléger le réquisitoire du jour et surtout éviter la détention provisoire en attendant la décision du tribunal le 12 novembre, l’ancien Sévillan a proposé d’aller en cure de désintoxication. Devant la répétition des faits, le procureur en a décidé autrement. « C’est une période un peu difficile, j’ai eu des problèmes avec mes agents, avec ma femme… Je bois depuis trois ou quatre jours. J’ai continué de plus en plus, ça s’est intensifié. J’ai commencé à avoir des problèmes il y a deux ans, j’ai des difficultés depuis. J’en ai déjà bu avant, mais à petite dose et de temps en temps» témoigne le joueur de 34 ans, qui poursuit.
« Je me sentais mieux, je pensais que ça pourrait me faire oublier cette pression. J’ai des responsabilités dans ma famille, c’était dur à supporter.» Lors de son interpellation le mois dernier, la gendarmerie a constaté un taux d’alcoolémie de 0,76 mg par litre d’air expiré (en France, la limite autorisée est de 0,25 mg). Ben Yedder a également refusé pour la première fois d’obtempérer à la police. « J’avais deux bouteilles, je n’étais pas moi-même. Je sais que c’est mal, j’étais sous l’influence de l’alcool, j’aurais dû arrêter mais je n’étais pas moi-même» rembobine-t-il lors de son audition dont les propos sont rapportés par CMR.
« Je me suis réfugié seul dans l’alcool mais je me rends compte que c’était la pire erreur de ma vie»
« Je suis une personne seule, j’ai du mal à faire confiance aux gens. J’ai été trahi dans de nombreuses histoires. Je me suis réfugié seul dans l’alcool mais je me rends compte que c’était la pire erreur de ma vie.» Il affirme ne même pas se souvenir de son arrestation, même si la police a trouvé une bouteille de whisky dans la voiture. « J’avais bu et je ne me souviens pas de ce qui s’est passé. A cause de l’alcool, j’ai des problèmes de mémoire. Je demande sincèrement pardon au plaignant, à ma famille…» En raison de ses précédents judiciaires, il lui est déjà interdit de quitter les Alpes-Maritimes et d’entrer dans les discothèques.
Il est également tenu de rester chez lui la nuit, entre 20 heures et 6 heures du matin, et de se présenter à la gendarmerie deux fois par semaine. En parallèle, il essaie de régler sa facture, assure son avocate, Maître Hasna Louzé. « Il a été interné pendant deux semaines, jusqu’au 7 octobre, au CHU de Nice. Depuis sa sortie de cure, il a toujours été suivi par le service addiction et participe également aux réunions hebdomadaires d’alcooliques anonymes. Des rencontres qui sont loin d’être anonymes, au cours desquelles il se révèle et assume ses responsabilités.» Sans club depuis cet été mais déterminé à poursuivre sa carrière, Ben Yedder attend la délibération le 12 novembre.
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