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les règles, un sujet encore sensible dans le monde du football amateur

Une enquête, dévoilée mardi par France Inter, s’intéresse à la gestion des menstruations au sein des équipes féminines de football amateur et aux conséquences physiques et morales sur les joueuses, notamment la fatigue.

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Des footballeuses parlent de tactique au bord du terrain (photo d’illustration).  (NICKYLLOYD / E+ / VIA GETTY)

« J’ai mes règles, je joue au foot », c’est le nom d’une enquête dévoilée mardi 28 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Il s’intéresse à la gestion des menstruations au sein des équipes féminines de football amateur et aux conséquences physiques et morales sur les joueuses, notamment la fatigue.

Cette étude a été réalisée par l’association Règles Elémentaires, qui lutte contre la pauvreté menstruelle et le tabou des règles, ainsi que par la Fondaction du football. Elle a été réalisée dans toute la France auprès de plus de 600 footballeuses amateurs, âgées de 11 à 18 ans. France Inter dévoile les principaux résultats, à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle.

L’étude montre par exemple qu’un joueur sur trois est stressé lorsqu’il va à l’entraînement pendant ses règles. Les raisons sont expliquées par Justine Okolodkoff, de l’association Elementary Rules : « C’est à la fois le stress de la douleur, d’avoir une tache sur son short et aussi, le stress plus général d’être regardé par les autres ou d’être moins bien que le reste du temps. » Près de 40 % des joueuses ont dû manquer un match à cause de leurs règles et plus de la moitié se sentent ralenties dans leur progression sportive à cause de leur cycle menstruel, indique l’étude.

Toujours selon cette enquête, près d’un joueur sur deux ne se sent pas à l’aise pour parler des règles au sein de son équipe car il y a une gêne. « Ils ne l’approcheront pas, confirme Pascale Choquet, présidente d’un club de football féminin du Val-de-Marne. Je pense qu’ils n’en parlent pas à la maison, donc nous n’en parlons pas. Le président doit donc prendre l’initiative pour les mettre à l’aise. « J’ai été très direct, nous sommes tous passés par là » déclare-t-elle.

« Quand elles ont leurs règles, je veux qu’elles disent à leur entraîneur, que ce soit un garçon ou une fille : ‘J’ai mes règles bleues’. »

Pascale Choquet, présidente d’un club de football féminin

sur franceinfo

« Les gens n’ont pas besoin de savoir que ce sont des règles. C’est notre langage »justifie Pascale Choquet.

Une liberté d’expression qui est justement encouragée par l’association Règles Élémentaires. Fait, « Au moment où elles entrent dans la puberté, plus d’un tiers des jeunes footballeuses n’ont jamais assisté à un atelier sur les règles », note cette enquête. Nous pensons « que cette première étape d’éducation menstruelle est nécessaire », ajoutent les auteurs de cette enquête. Justine Okolodfof réclame particulièrement des moments d’échanges à ce sujet. « Dans beaucoup de clubs amateurs, pendant les vacances scolaires, il y a des horaires qui sont proposés. Il pourrait s’agir d’organiser des séances d’information à ce moment-là, de faire intervenir des associations, des professionnels. »Elle suggère.

L’association demande également l’accompagnement des coachs pour aborder ce sujet encore tabou. Il est nécessaire « équiper les encadrants » pour qu’ils arrivent « comprendre les liens entre règles et pratiques sportives pour permettre un environnement sportif plus bienveillant ». Il faut tout faire pour « généraliser l’éducation menstruelle dans les clubs » de sorte que « les règles ne sont plus une gêne dans la pratique sportive des jeunes filles et que les entraîneurs disposent des outils nécessaires pour informer, orienter et répondre aux questions ».

« Ce n’est pas normal en 2024 de rester sur la touche parce qu’on a mal au ventre »a déploré sur franceinfo Carole Maitre, médecin du sport à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et gynécologue. « C’est vraiment très important d’en parler », insiste Carole Maitre. « L’entraîneur doit, plutôt que d’envoyer l’athlète au repos, l’envoyer en consultation, cela permettra d’éviter les délais de diagnostic », elle explique. Un accompagnement doit être apporté avant un événement sportif comme les Jeux Olympiques, explique la vice-présidente de la commission médicale du Comité olympique. L’apparition des règles, « ça peut être gênant lors des grands événements et vraiment, il faut mettre toutes les chances de son côté »insiste-t-elle.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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