Les proches d’une Française lancent un appel international à témoins

Il y a six ans, la Française Tiphaine Véron disparaissait au Japon. La trentenaire séjournait seule dans une zone touristique.

Les proches de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018, lancent un appel international à témoins sur les réseaux sociaux, a appris franceinfo lundi 29 juillet auprès de Damien Véron, le frère de la Française.

Tiphaine Véron, 36 ans, voyageait seule au Japon lorsqu’elle a cessé de donner signe de vie à Nikko, petite ville touristique située à 150 km de Tokyo, il y a six ans jour pour jour, le 29 juillet 2018. Avec cet appel à témoins, les proches de la Française espèrent obtenir des photos ou des vidéos prises par des vacanciers de passage à Nikko le jour de sa disparition.

Depuis la disparition de sa sœur, Damien Véron s’est rendu sept fois au Japon : « Nous nous battons plus durement que jamais. Nous continuons à enquêter avec nos enquêteurs privés au Japon. Nous ne devons pas laisser tomber Tiphaine. » Quoi « terrifie » Damien Véron n’est que sa soeur « Peut-être entre les mains d’un kidnappeur ». « C’est ce qui nous hante »il confie avant d’ajouter : « Elle doit se demander : « Que font-ils ? Est-ce qu’ils viennent me chercher ou pas ? » »

Alors que les autorités japonaises privilégient l’hypothèse d’un accident, la famille de Tiphaine Véron a identifié plusieurs suspects potentiels qui n’ont jamais été inquiétés. « Nous avons compris que les Japonais n’enquêteraient pas »explique Damien Véron. « Si vous identifiez l’auteur, pratiquement pris en flagrant délit, alors vous avez une véritable enquête. »sinon, continue-t-il, au Japon « Le système pénal ne le permet pas (…) D’où l’importance de trouver des éléments. Nous jetons réellement nos dernières forces dans la bataille.

Pour mener à bien leur enquête, les proches de la Française ont engagé des détectives privés. Au total, ils ont déboursé 140 000 euros jusqu’à présent. Afin de poursuivre, ils relancent donc une campagne de financement participatif.

En France, deux juges d’instruction de la brigade des cold cases de Nanterre sont en charge du dossier. Ils ont ordonné des expertises de la valise et des effets personnels de Tiphaine, à la recherche de traces ADN qui pourraient faire avancer l’enquête. Selon Damien Véron, ces analyses ne semblent pour l’instant rien avoir donné. Par ailleurs, au printemps, une troisième commission rogatoire internationale a été envoyée au Japon. Les juges demandent à avoir accès à l’enquête et notamment aux images de vidéosurveillance autour de l’hôtel où séjournait la Française disparue.

Damien Véron espère également pouvoir compter sur l’ONU, qui a également déjà formulé plusieurs demandes auprès des autorités japonaises concernant cette disparition. Mais sur le terrain, les investigations espérées par les proches de Tiphaine n’ont toujours pas eu lieu.

Damien Véron a lancé en 2024 l’Association nationale Tiphaine pour la recherche des personnes disparues à l’étranger (Antred). Malgré la fatigue de six ans de recherches pour tenter de retrouver sa sœur, il envisage de s’envoler à nouveau pour le Japon en 2025.