Jean-Louis Gasset (OM) avant le match contre Le Havre : « Ce sera le dernier match de ma carrière »
« Croyez-vous à un miracle, ce dimanche contre Le Havre (21 heures), et à une qualification européenne inattendue ?
Tout est possible. Vous devrez jouer votre chance à fond. Nous avions notre destin entre nos mains il y a deux jours. Même s’il reste 1% de chances, il faut gagner ce dernier match, je veux gagner ce dernier match.
Les joueurs de l’OM, et vous l’avez déploré à Reims (1-0), semblent incapables de se faire mal…
Ce n’est pas un manque d’implication, c’est un manque de caractère. Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas se transcender pour des buts comme ça… Cette saison est paradoxale. J’ai connu de grands joueurs qui avaient peur de jouer à domicile, et ici c’est tout le contraire. Quand j’ai regardé l’OM la saison dernière, à l’extérieur, l’équipe était inarrêtable, et au Vélodrome, c’était un peu moins clair. Il n’y a pas de secret. On a perdu contre les huit ou neuf premiers de L1. Nous avons fait match nul contre les équipes juste en dessous de nous et nous avons battu les deux équipes reléguées. Quand on voit qu’on est premier ou deuxième au Vélodrome… le mélange des deux fait qu’on est huitième-neuvième au Championnat.
« Je ne veux qu’une chose : finir sur une bonne note, prendre trois points et ne rien regretter. »
Quel bilan tirez-vous de vos cent jours au club ? Quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
Après le dernier match, je vous le dirai. Je veux seulement finir sur une bonne note, prendre trois points et ne rien regretter. Nous devons faire le travail jusqu’au bout. Des souvenirs… Positifs, j’en ai deux, qui me viennent directement. Le match contre Villarreal (7 mars, 4-0 au Vélodrome), le match parfait, tous les entraîneurs rêvent d’un match comme ça, et nous l’avons réalisé au Vélodrome. La série de penaltys contre Benfica, le petit plus.
Dès l’instant où Benfica a raté le premier match, j’ai su que nous avions les hommes pour avoir un grand impact. Ce sont des images qu’on regarde, cette communion joueur-supporter restera à jamais gravée dans ma mémoire. Le pire souvenir, c’est mercredi à Reims, c’est l’Atalanta, c’est loin, où on ne peut pas trouver un supplément d’âme pour des événements particuliers, qui vous amènent en finale d’une Coupe d’Europe ou à un classement qui vous permet de disputer une Coupe d’Europe la saison prochaine. .
Diriez-vous qu’il faut construire la prochaine équipe de l’OM autour de Pierre-Emerick Aubameyang ?
Il n’y a pas que lui. Il y a de bons joueurs. C’est le charisme qui compte à Marseille, le charisme, la personnalité, ici plus qu’ailleurs, il en faut un peu plus. Aujourd’hui, le groupe construit est un groupe de bons gars. Ce sont de bonnes personnes, mais ils manquent de leaders, grinta. Il faut construire en tenant compte de ce paramètre très important. Il faudra aussi que cette saison soit digérée. Le traumatisme remonte au premier match (9 août 2023), contre le Panathinaikos, quand tu joues les éliminatoires de la Ligue des Champions et que tu ne passes pas… Il va falloir analyser le pourquoi du comment, mais quand on aura un stade comme ça, un public comme ça, cette ville mérite une grande équipe.
« Coach, c’est fini. Je voulais finir en beauté, c’est un honneur pour moi d’avoir entraîné l’OM. »
Vous souhaitez revenir dans un autre club ou à la tête d’une sélection ?
Non, dimanche sera le dernier match de ma carrière. Après, que je reste dans le football, que les gens utilisent mon expérience, mes réseaux, mes idées, c’est une possibilité. Je ne sais pas jardiner ! Je n’aurais rien à faire, tant que je consacre mon temps aux choses que je maîtrise. Mais coach, c’est fini. Je voulais finir en beauté, c’est un honneur pour moi d’avoir entraîné l’OM. J’ai joué quatre/cinq matches au Vélodrome, où j’avais la chair de poule. Je veux gagner ce dernier match pour pouvoir repartir en paix. »
