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Gérald Darmanin annonce l’envoi de renforts dans l’archipel, après de fortes tensions liées à une réforme constitutionnelle examinée par l’Assemblée nationale

Plusieurs supermarchés ont été vandalisés et une grande usine spécialisée dans l’embouteillage a été victime d’un incendie criminel et complètement ravagée par les flammes lundi soir.

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Des manifestants brandissent des drapeaux du Front de libération nationale kanak socialiste lors d'une manifestation contre l'élargissement du corps électoral pour les prochaines élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 13 avril 2024. (THEO ROUBY / AFP)

La Nouvelle-Calédonie est en feu. Véhicules incendiés, magasins pillés, heurts entre manifestants et forces de l’ordre… Des violences ont émaillé la nuit du lundi 13 au mardi 14 mai à Nouméa, à 17 000 kilomètres de Paris, où les députés se penchent sur une révision constitutionnelle dénoncée par les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie. A l’entrée du « capitale » Calédonienne, une importante usine spécialisée dans l’embouteillage a notamment été victime d’un incendie criminel et complètement ravagée par les flammes vers 22 heures lundi (13 heures à Paris).

Plusieurs supermarchés ont été pillés à Nouméa, mais aussi dans les villes voisines de Dumbéa et du Mont-Dore. Au moins deux concessions automobiles ont également été ravagées par les flammes vers 23 heures, a également constaté l’AFP. Des renforts seront envoyés sur l’archipel « à la demande de Gérald Darmanin ». Quatre escadrons mobiles de gendarmerie, deux sections de CRS, des policiers du RAID et des gendarmes du GIGN sont concernés, a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Modification de l’électorat

Depuis la nuit, gendarmes et policiers mobiles affrontent de jeunes manifestants masqués ou cagoulés, qui ont investi plusieurs ronds-points. Des incendies ont été allumés sur la route pour gêner la circulation, tandis que des tirs de lance-balles de défense et de grenades de désencerclement ont été entendus dans toute la ville.

Les premières altercations avec la police ont débuté dans la journée, en marge d’une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée lundi à l’Assemblée nationale, qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie. Instauré en 1998 par l’accord de Nouméa, le corps électoral est en effet gelé, ce qui a pour conséquence, 25 ans plus tard, de priver du droit de vote près d’un électeur sur cinq.

Pour le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer Gérald Darmanin, qui a mené cette réforme constitutionnelle, cette disposition « n’est plus conforme aux principes de la démocratie ». Mais les indépendantistes critiquent au contraire un dégel qui risque « minimiser encore davantage le peuple autochtone kanak ». Le projet de gouvernement sera soumis mardi après-midi au vote solennel des députés.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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