Divertissement

Les organisateurs dénoncent le harcèlement envers les artistes au sujet de la participation d’Israël

A moins d’un mois de l’Eurovision, qui aura lieu à Malmö (Suède), les tensions concernant la participation d’Israël à cette édition 2024 restent vives. Mardi, dans un communiqué, l’Union européenne de radiodiffusion (UER), qui organise le concours, a dénoncé « les attaques et le harcèlement », notamment sur les réseaux sociaux, envers certains des artistes en compétition.

L’organisation dit « reconnaître les émotions fortes (…) et le débat provoqués par l’inclusion de la chanson israélienne » et tient à souligner « que toutes les décisions (à ce sujet) relèvent de la responsabilité de l’UER et non des artistes ». Et d’ajouter qu’elle est déterminée à « travailler avec les parties prenantes pour promouvoir les valeurs de respect, d’inclusion et de compréhension, tant en ligne qu’hors ligne ».

 » Des menaces de mort « 

Le communiqué ne cite aucun artiste en particulier. On peut toutefois supposer qu’il fait référence à la chanteuse israélienne Eden Golan, qui représentera son pays cette année, et qui, selon l’AFP, « a reçu des menaces de mort sur son compte Instagram ». La Luxembourgeoise Tali Golergant, née en Israël d’une mère israélienne et d’un père péruvien, est elle aussi massivement insultée et moquée sur les réseaux sociaux.

Le Britannique Olly Alexander est poussé par les défenseurs de la cause palestinienne à boycotter l’Eurovision. Une pétition en ligne demandant son retrait a déjà recueilli plus de 16 000 signatures. Avant un concert auquel il est apparu dimanche à Londres, des manifestants ont brandi des pancartes et distribué des tracts à son effigie exhortant l’ancien leader du groupe Years and Years à renoncer à sa participation.

Olly Alexander a signé en novembre un article accusant Israël d’apartheid et de génocide contre le peuple palestinien. « J’ai signé parce que je suis favorable à un cessez-le-feu, à l’arrêt des combats au plus vite. Je veux la paix. Je veux que ce soit un moyen de parvenir à la paix. C’est toujours ce que je pense », a-t-il déclaré à 20 minutes début mars.

La musique et la politique ne sont pas hermétiques

L’UER ne cesse d’affirmer que l’Eurovision est « apolitique » mais ce critère se heurte souvent à la réalité : musique et (géo)politique ne sont pas hermétiques l’une à l’autre et, si certains des 37 artistes en compétition ne souhaitent pas (légitimement) se prononcer sur la participation d’Israël , d’autres expriment leur point de vue.

Fin mars, Olly Alexander a signé, aux côtés d’une dizaine d’autres artistes en compétition cette année, une lettre réclamant un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages du 7 octobre. « Au vu de la situation actuelle dans les territoires palestiniens occupés, et particulièrement à Gaza, et en Israël, garder le silence nous met mal à l’aise », ont expliqué les signataires.

« En tant qu’Irlandais queer ayant l’expérience de l’occupation, je ne peux pas et je ne garderai pas le silence », a ajouté Bambie Thug sur son compte Instagram. « Je suis conscient des appels à se retirer de l’Eurovision, mais si je me retirais, cela signifierait qu’il y aurait une voix pro-palestinienne de moins dans la compétition. Mon cœur et ma solidarité ont toujours été du côté des opprimés et j’utiliserai la plateforme qui m’est donnée pour plaider en faveur du changement », a-t-il poursuivi.

Questions fréquemment posées pour justifier la participation d’Israël

Ces derniers mois, en dehors de la sphère de l’Eurovision, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer l’exclusion de l’Etat hébreu de la compétition en raison du lourd tribut de la guerre à Gaza.

Des artistes de plusieurs pays ont appelé au boycott de cette édition si la participation d’Israël était maintenue. Des hommes politiques, dont les ministres belges de la Culture Bénédicte Linard et Benjamin Dalle, se sont également prononcés publiquement en faveur de l’exclusion d’Israël.

Après avoir rejeté deux propositions de chansons de la délégation israélienne, au motif que les textes étaient « politiques » et donc contraires aux règles de l’Eurovision, l’UER a fini par valider Ouragan avec qui Eden Golan représentera son pays à Malmö. Face aux protestations, l’organisation a fini par publier des FAQ spécifiques afin de justifier la présence d’Israël au concours 2024.

Concernant d’éventuelles manifestations qui pourraient avoir lieu pendant la compétition, dont la finale aura lieu le 11 mai, les organisateurs assurent qu’ils « comprennent que les gens veulent faire entendre leur voix et soutiennent le droit de manifester pour ceux qui le feront pacifiquement ». ».

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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