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à Saint-Sébastien, la mairie cherche des solutions contre le surtourisme

Adjoint au maire de la mairie de Saint-Sébastien chargé du tourisme, de la culture et de l’euskara, Jon Insausti explique comment sa municipalité aborde cette question délicate.

Saint-Sébastien a-t-il atteint un point de saturation en termes de fréquentation touristique ?

Certains mouvements le pensent. Il est vrai que l’activité touristique pose un certain nombre de problèmes…

Adjoint au maire de la mairie de Saint-Sébastien chargé du tourisme, de la culture et de l’euskara, Jon Insausti explique comment sa municipalité aborde cette question délicate.

Saint-Sébastien a-t-il atteint un point de saturation en termes de fréquentation touristique ?

Certains mouvements le pensent. Il est vrai que l’activité touristique pose un certain nombre de problèmes. Mais on ne peut pas encourager un débat binaire qui se limiterait à dire : « pour » ou « contre » le tourisme. Le sujet est plus complexe. Aujourd’hui, « l’hypermobilité » des populations a des conséquences sur tous les pays de la vieille Europe. Il faut se concentrer sur la « gestion touristique » de la ville : continuer à avoir une offre touristique compétitive, tout en essayant d’anticiper les problèmes que cela pourrait générer.

Pourquoi décider de limiter la taille des groupes visitant la ville à 25 personnes ?

Notre rôle est de garantir une coexistence pacifique dans la rue. Il était urgent d’agir sur ces groupes de touristes qui peuvent créer un sentiment « d’invasion » de la voie publique. Parfois, cela va même jusqu’à gêner le quotidien de ceux qui vivent dans les zones les plus tendues. Il ne faut pas attendre que la situation devienne incontrôlable. Les guides de la ville ont participé à la réflexion. L’objectif est d’évoluer vers un modèle touristique plus « durable », sur le plan économique, environnemental, mais aussi social. Nous ne voulons pas voir affluer dans la ville des agences de guides à bas prix, qui seraient les seules à pouvoir maintenir leur activité si on imposait des groupes trop petits.

« Il y a environ 1 400 appartements touristiques dans la ville. Cela représente 1,4% de tous les logements disponibles »

La multiplication des hôtels et des meublés de tourisme entraîne une pénurie d’hébergement. Comment agissez-vous sur cette question ?

Nous avançons dans ce sens depuis 2015 (1). L’une des premières a été de déclarer la Parte Vieja (Vieux Saint-Sébastien, NDLR) « zone saturée ». Cela a abouti à l’interdiction d’y ouvrir de nouvelles entreprises ou de nouveaux hébergements touristiques. La mairie a également rédigé une ordonnance pour réglementer l’installation d’appartements touristiques (mars 2018, NDLR) et modifié notre plan d’urbanisme pour qu’aucun bâtiment dédié à l’hébergement de personnes à l’année ne soit détourné de son usage (novembre 2020). Récemment, il y a également eu un moratoire (avril 2023) qui suspend l’ouverture de nouveaux hôtels dans tous les quartiers. Ces mesures devront probablement être revues, compte tenu de la pression exercée par l’activité touristique.

Le prix au mètre carré à Saint-Sébastien est désormais plus cher que dans n’importe quelle capitale provinciale d’Espagne…

Il est évident que l’attractivité touristique est en partie responsable, mais il existe également d’autres facteurs. Il y a environ 1 400 appartements touristiques dans la ville. Cela représente 1,4% de tous les logements disponibles. Saint-Sébastien n’attire pas seulement les touristes. Elle séduit également les retraités guipuzcoens qui ont sauvé leur vie entière pour s’installer ici. Le fait que de grandes industries, comme Bayer ou IBM, se soient implantées dans la ville contribue également à ce phénomène. Saint-Jacques-de-Compostelle change. Il faut s’adapter à ce nouveau contexte pour en sortir « grand ».

(1) Date de l’arrivée du Parti Nationaliste Basque à la tête de la mairie de Saint-Sébastien.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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