les livraisons dégringolent au premier trimestre en France et dans le monde, l’action chute en Bourse
(Article publié mardi 2 avril à 16h31 et mis à jour à 18h05) Mauvaise nouvelle pour le constructeur de voitures électriques. Ses livraisons ont chuté de plus de 42 % en France en mars 2024 sur un an, selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA). Au premier trimestre de cette nouvelle année, Tesla a enregistré une baisse d’un peu plus de 11% sur un an.
Plus généralement, les livraisons ont chuté de 8,5% au niveau mondial pour atteindre 386.810 véhicules par rapport au premier trimestre 2023. Par rapport au quatrième trimestre 2023, il s’agit d’une baisse d’environ 20%, selon le dernier rapport de Tesla publié ce mardi. En détails, Tesla précise avoir vendu 369 783 unités Model 3 et Model Y au premier trimestre et 17 027 unités de ses autres modèles.
Des résultats bien en deçà des prévisions des analystes. Selon une moyenne de 11 estimations compilées par FactSet, les analystes prévoyaient des livraisons d’environ 457 000 pour la période se terminant le 31 mars. Les estimations allaient d’un maximum de 511 000 livraisons à un minimum de 414 000 pour le premier trimestre.
Ces résultats ont été rapidement sanctionnés par les marchés puisque le titre Tesla perdait 6,51% vers 15h37 (heure de Paris) à la Bourse de New York. D’autant que l’action Tesla a chuté de 29% au premier trimestre, soit la plus forte baisse depuis fin 2022 et la troisième plus forte baisse trimestrielle depuis l’introduction en bourse de l’entreprise en 2010.
» Un premier trimestre désastreux », titrait la note des analystes de Wedbush. » Soyons honnêtes : même si nous prévoyons un mauvais trimestre, c’est un désastre absolu au premier trimestre, difficile à expliquer. », estiment-ils.
Incendies et attaques en mer Rouge
Plusieurs raisons expliquent ce résultat mitigé. Dans son communiqué, Tesla indique que la baisse des volumes est en partie due à « à la première phase de production du modèle 3 et aux fermetures d’usines résultant de détournements de navires provoqués par le conflit de la mer Rouge et d’un incendie criminel à la Gigafactory de Berlin « .
En effet, début janvier, l’entreprise du milliardaire Elon Musk a été contrainte d’arrêter la production pendant au moins deux semaines dans son usine allemande près de Berlin. En cause : les attaques des Houthis en mer Rouge. Pour rappel, ces rebelles yéménites attaquent depuis novembre 2023 les navires commerciaux ayant des intérêts avec Israël. Ils disent agir en soutien aux Palestiniens à Gaza.
Outre les perturbations en mer Rouge, une usine Tesla a également été incendiée en mars à Berlin. Dans le détail, un petit groupe d’extrême gauche a incendié un pylône électrique, fermant pendant plusieurs jours l’usine, seul site de production de Tesla en Europe. Là » Giga-usine » de Berlin occupe environ 300 hectares, sur lesquels travaillent environ 12 000 personnes qui fabriquent le « Modèle Y », le SUV phare de Tesla pour le marché européen. Le sabotage du site a causé des dégâts à Tesla estimés par le groupe à plusieurs centaines de millions d’euros.
Plusieurs obstacles
Tesla a également été confrontée à d’autres problèmes ces derniers mois. Le 5 janvier, le régulateur chinois du marché (SAMR) a indiqué que l’entreprise du milliardaire Elon Musk devrait rappeler 1,6 million de voitures dans le pays. Cette procédure concernait deux lots de voitures produites entre 2014 et 2023, des Model S, des véhicules électriques Model au quatrième trimestre 2023 dans le monde.
Et les déboires de la marque ne s’arrêtent pas là. Fin 2023, Tesla a été confrontée à un important mouvement de grève dans ses usines suédoises, suite à son refus d’adhérer à une convention collective sur les salaires. En conséquence, un mouvement social a débuté fin octobre chez le constructeur automobile. Quelque 130 mécaniciens travaillant dans 10 ateliers Tesla répartis dans sept villes de Suède ont débrayé pour la première fois, selon le syndicat IF Metall. Mais le mouvement s’est ensuite étendu à d’autres ateliers où sont réparées les voitures électriques du groupe d’Elon Musk, et notamment aux dockers, qui refusaient de décharger les voitures Tesla arrivant dans les ports, et aux postiers refusant de délivrer les plaques d’immatriculation des véhicules en soutien aux grévistes.