« C’est du boulot, ils n’ont pas peur les gars ! » » Sa casquette rouge vissée sur la tête, Jean-Marie, 69 ans, a les yeux rivés sur le grand totem qui borde l’A20 à hauteur de Cora. Ou plutôt chez Carrefour.
L’enseigne a été rachetée cet été par Carrefour. C’est début novembre que le changement devient visible.
Debout sur le parking, Jean-Marie ne manque pas une miette du travail de Maxence. Le salarié, juché sur son panier à 20 mètres de haut, se charge d’accrocher la nouvelle pancarte.
« Nous avons commencé à 7 heures du matin en retirant les lettres de Cora », explique le chef de chantier de l’entreprise Enseigne 03. « Maintenant, nous allons accrocher les plaques. Le logo et les lettres Carrefour sont déjà attachés. »
10h20 : la première plaque est installée. C’était la tâche la plus délicate. « Il faut que ce soit direct. C’est comme le papier peint, si vous commencez mal avec la première bande, vous finirez mal ! », compare Jean-Marie Wos en tentant d’étouffer le bruit des machines.
En magasin, davantage de marques privées
A 150 mètres de là, derrière la vitre de son bureau, Candido Perez, le directeur du nouveau Carrefour* jette un œil régulier sur le chantier. Lorsque « Carrefour » sera posé, il prendra une photo. C’est un événement.
A l’intérieur aussi du magasin, certaines choses vont changer, mais « pas tant que ça », assure-t-il. Les rayons, qui conserveront globalement leur organisation, proposeront toujours 110 000 produits alimentaires et les gros volumes, appréciés des clients, garderont leur place dans les rayons. La proportion de marques distributeurs (Simply, Reflets de France, Carrefour bio…) va en revanche évoluer : il y en avait 2 000 sous Cora. Ils seront désormais 7 000.
« Nous lançons également des promotions. Avec tout cela, les clients s’y retrouveront en termes de prix », promet le directeur.
Contrairement au changement d’enseigne, l’installation de la nouvelle signalétique du magasin passera inaperçue : « On va le faire la nuit ». Le changement des cartes de fidélité se fera progressivement et le directeur promet qu’il sera indolore.
Carrefour Limoges, tel est son nom, vise désormais une augmentation de 15 à 20 % de sa clientèle. Cora avait 4 000 clients par jour.
Il était déjà réalisateur sous Cora.
Marion Buzy
