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Les forces spéciales américaines ne sont plus les bienvenues au Tchad

Lorsque les forces françaises ont dû se retirer du Niger après que Niamey a dénoncé les accords de coopération militaire conclus avec Paris, elles ont pu s’appuyer sur la base du « Sergent-chef Adji Kosseï » à N’Djamena (Tchad). Qu’arrivera-t-il aux troupes américaines ?

En effet, malgré une attitude plutôt conciliante à l’égard de la junte désormais au pouvoir à Niamey, les Etats-Unis ont dû se résoudre à retirer leurs forces du Niger… et donc à abandonner la base aérienne 201 d’Agadez, réhabilitée à grands frais pour faire fonctionner MALE. drones et autres moyens ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance). Mais ils ne pourront sans doute pas compter sur le Tchad pour maintenir une présence militaire au Sahel.

Dans une lettre datée du 4 avril et signée du général Amine Ahmed Idriss, chef d’état-major de l’armée de l’air tchadienne, N’Djamena a demandé aux États-Unis de cesser « immédiatement » leurs activités militaires sur la base aérienne. « Le sergent-chef Adji Kosseï », estimant qu’ils n’avaient pas fourni les documents justifiant la présence de leurs forces sur place. Et de menacer, en outre, de dénoncer l’accord sur le statut des troupes américaines au Tchad (SOFA).

Selon CNN, la Special Operations Task Force (SOTF) américaine est principalement visée. Elle est effectivement présente sur la base de N’Djamena, considérée comme une plaque tournante importante des activités de lutte contre le terrorisme et de renseignement dans la région.

Pourtant, en janvier, rien ne laissait présager une telle évolution. A la tête du commandement militaire américain pour l’Afrique (US AFRICOM), le général Michael Langley a rencontré le général Abakar Abdelkerim Daoud, chef d’état-major des forces armées tchadiennes, pour discuter des « défis sécuritaires régionaux et des efforts du Tchad pour lutter contre les violences ». l’extrémisme au Sahel.

L’US AFRICOM « reste déterminé à établir des partenariats durables avec le Tchad et d’autres pays africains du Sahel pour répondre aux préoccupations mutuelles en matière de sécurité et contribuer à promouvoir un avenir pacifique et prospère dans la région », a commenté le général. Langley, suite à cette réunion.

« L’instabilité au Sahel menace les intérêts américains, rendant la collaboration essentielle au partage de renseignements et au renforcement des capacités. De plus, l’engagement américain contribue à la stabilité régionale, essentielle à la croissance économique et aux efforts humanitaires. En favorisant les partenariats, les États-Unis visent à lutter contre le terrorisme et à promouvoir les efforts collectifs de sécurité au Sahel », a également soutenu l’US AFRICOM, via un communiqué.

Cependant, le 26 avril, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, a confirmé le départ des forces spéciales américaines (75 opérateurs) de N’Djamena. Et d’ajouter qu’ils se « repositionneraient » ainsi hors du Tchad, « dans le cadre d’un réexamen des modalités de coopération sécuritaire » avec les autorités tchadiennes. Réexamen qui « reprendra après l’élection présidentielle du 6 mai », à laquelle Mahamat Idriss Déby, actuel président du « Conseil militaire de transition », est candidat.

Ce changement de ton des autorités tchadiennes à l’égard des États-Unis annonce-t-il un changement d’alliance, alors que, récemment, M. Déby a déclaré vouloir renforcer la coopération militaire avec la Russie, qu’il a qualifiée de « pays frère » ? Ou est-ce une manière pour N’Djamena de faire monter les enchères, sachant que le Tchad est le dernier allié de l’Occident au Sahel ?

Photo : USSOCOM / Archives

Eleon Lass

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