Les États-Unis vont sanctionner les pays trop laxistes en matière d’immigration clandestine
Lors d’une conférence régionale sur les flux migratoires qui se déroule au Guatemala, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a appelé à sanctionner les États qui facilitent la « migration illégale ». Son discours intervient alors que l’immigration est au centre de la campagne présidentielle de 2024 aux Etats-Unis.
La « nouvelle politique de restriction des visas cible les personnes qui assurent sciemment le transport de ceux qui cherchent à émigrer illégalement aux États-Unis », a-t-il déclaré à l’ouverture du sommet, devant les ministres des Affaires étrangères et de hauts responsables. des responsables d’une vingtaine de pays qui ont signé la Déclaration sur la migration et la protection, à Los Angeles lors du Sommet des Amériques en 2022.
Des flux qui touchent tous les pays
Selon Antony Blinken, l’immigration clandestine touche tous les pays du continent américain. Selon lui, il s’agit « d’un défi véritablement historique » que tous les pays doivent relever. Il n’a pas hésité à pointer du doigt le Nicaragua, pays qui favorise l’arrivée de vols charters remplis d’Asiatiques et d’Africains désireux d’entrer aux Etats-Unis. Le chef de la diplomatie américaine a souligné l’importance de mettre en œuvre tous les moyens « pour élargir les voies de la migration légale comme alternative à la migration irrégulière ».
D’autres responsables se sont également exprimés sur ce sujet. Le président guatémaltèque Bernardo Arévalo a appelé à « faciliter une migration sûre, ordonnée, humaine et réglementée afin que nous puissions trouver des solutions ». « Nous sommes convaincus que la migration est un défi multilatéral et c’est à partir de là que nous devons trouver des solutions communes », a déclaré Gloria de la Fuente, actuelle vice-ministre chilienne des Affaires étrangères.
S’attaquer aux causes structurelles
Du côté du Mexique, l’un des points de passage les plus importants pour les immigrants clandestins vers les États-Unis, Alicia Barcena, ministre des Affaires étrangères, a déclaré : « la migration doit être un choix et non une obligation. C’est pourquoi notre première priorité est de nous attaquer aux causes structurelles. » Selon elle, « si nous le faisons tous, pays d’origine et de destination, nous pourrons progresser. Cela signifie lutter contre la pauvreté, les inégalités, le changement climatique, la violence et éliminer les mesures coercitives unilatérales. »
Quelque 2,8 millions d’immigrés illégaux entrent chaque année aux États-Unis. La majorité des candidats sud-américains traversent la jungle du Darién, à la frontière entre la Colombie et le Panama, puis traversent l’Amérique centrale jusqu’au Mexique pour rejoindre la frontière américaine. Des milliers de Centraméricains quittent également leur pays pour échapper à la pauvreté et au manque d’opportunités.
