Les Etats-Unis vont le déployer en Israël, qu’est-ce que le système anti-missile THAAD ?

Le Pentagone a annoncé dimanche le déploiement en Israël de son bouclier anti-missile THAAD.

Ce système d’armement permet d’intercepter des projectiles à grande vitesse, comme le missile balistique hypersonique iranien « Fattah ».

Suffisant pour contrer le missile iranien « Fattah » ? Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a autorisé le déploiement d’un bouclier antimissile à haute altitude THAAD dans l’État hébreu.pour aider à renforcer les défenses aériennes d’Israël après les attaques sans précédent de l’Iran contre Israël le 13 avril et de nouveau le 1er octobre« , a annoncé dimanche le Pentagone dans un communiqué. (nouvelle fenêtre). Ce système d’armes permettant d’intercepter des projectiles à grande vitesse sera exploité par des soldats américains qui seront envoyés en Israël, a-t-il précisé. Les Etats-Unis ont déjà envoyé une batterie THAAD (nouvelle fenêtre) au Moyen-Orient l’année dernière suite à l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, et avant cela en 2019 dans le cadre d’exercices militaires.

Conçu dans les années 1990 par la société américaine Lockheed Martin, il est en service depuis 2008. A l’origine, il était fabriqué pour abattre les missiles Scuds nord-coréens. Dans sa version améliorée, il peut contrecarrer un missile balistique intercontinental (ICBM) utilisant des missiles Patriot. (nouvelle fenêtre). Officiellement, l’armée américaine dispose de sept batteries THAAD, une huitième est en cours de conception. Selon Reuters (nouvelle fenêtre)son coût de fabrication est d’environ 886 millions de dollars (soit 810 millions d’euros).

Les États-Unis ont déployé ce bouclier anti-missile partout dans le monde, en Israël, mais aussi aux Philippines, en Corée du Sud, au Japon, entre autres. Selon le site spécialisé en technologie militaire Defense News (nouvelle fenêtre)la première utilisation opérationnelle a eu lieu le 17 janvier 2022. Les Émirats arabes unis, qui l’ont acquis, l’ont utilisé pour neutraliser un missile balistique de moyenne portée tiré depuis le Yémen par les rebelles Houthis. (nouvelle fenêtre) visant une installation pétrolière située à une soixantaine de kilomètres d’Abu Dhabi, la capitale émiratie.

Le bouclier anti-missile THAAD permet de neutraliser des missiles balistiques de moyenne portée (pouvant parcourir entre 1000 et 2400 km) ou intermédiaire (entre 2400 km et 6400 km) dans leur phase d’approche finale en s’écrasant contre eux. Le missile ne transporte aucune ogive, seule son énergie cinétique détruit sa cible. Le système est déclaré efficace dans un rayon de 200 km autour des lanceurs et jusqu’à 150 km d’altitude. Il est conçu pour détruire la menace aussi bien dans sa phase de vol hors de l’atmosphère que lors de sa descente dans l’atmosphère.

Un système antimissile déployé contre l’Iran

Le déploiement de ce système d’armes au Moyen-Orient intervient alors que l’Iran déclare avoir utilisé pour la première fois un missile balistique hypersonique à moyenne portée (MRBM) baptisé « Fattah ». (nouvelle fenêtre) (« victorieux », en arabe) lors des frappes du 1er octobre contre Israël (nouvelle fenêtre). Développé par la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, ce dernier serait capable d’atteindre une cible jusqu’à une distance de 1.400 kilomètres et sa vitesse avant d’atteindre la cible se situe entre Mach 13 et Mach 15 (soit entre 16.000 et 18.500 kilomètres par heure), précise-t-on. l’agence de presse de la République islamique.

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Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les missiles hypersoniques ne sont pas forcément plus rapides que les missiles balistiques classiques. La grande différence est que le missile hypersonique est maniable, ce qui rend sa trajectoire difficile à prévoir et son interception compliquée. Les systèmes anti-missiles THAAD pourraient permettre d’intercepter des projectiles à grande vitesse. S’il s’agit d’un planeur hypersonique, les systèmes de détection antimissile, qui mesurent les sources de chaleur, risquent de ne reconnaître le missile qu’après son largage, trop tard pour l’intercepter selon le Pentagone.