les Etats-Unis veulent accélérer pour récupérer de nouveaux avoirs russes
Les États-Unis restent déterminés dans leur chasse aux actifs russes. Prochain domaine pour faire avancer le sujet : les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui débutent ce mardi à Washington. Les diplomates nord-américains envisagent de rediscuter de leur projet d’utiliser les avoirs gelés de la Russie pour armer l’Ukraine et la reconstruire, selon un responsable du Trésor.
» Nous espérons que ces discussions porteront sur les moyens de libérer la valeur des actifs souverains russes bloqués afin de soutenir la résistance continue de l’Ukraine et sa reconstruction à long terme. « , a déclaré lundi un responsable du Département du Trésor américain lors d’un point de presse téléphonique.
Il a jugé « important » de profiter de ces rencontres, au cours desquelles « tous les ministres sont réunis, ce qui n’est pas tous les jours « , être présent » une opportunité » pour avancer sur ce dossier. » Notre coalition mondiale s’efforce de soutenir la résistance de l’Ukraine en veillant d’abord à ce que l’Ukraine dispose du soutien financier dont elle a besoin pour soutenir sa défense. « , il ajouta.
Nouvelles sanctions de Washington
Washington a imposé lundi des sanctions à plusieurs entités et individus liés à un réseau biélorusse de vente d’armes, via une entreprise de défense de la même nationalité déjà désignée par les États-Unis.
» Nous continuerons de travailler avec nos partenaires et alliés pour dénoncer le contournement des sanctions, mettre fin au trafic illicite d’armes dans le monde et imposer des coûts à ceux qui soutiennent et abusent de la guerre brutale de la Russie contre l’Ukraine. avantage », a commenté Matthew Miller, porte-parole du Département d’État, dans un communiqué.
Par ailleurs, les autorités américaines ont a interdit vendredi dernier l’importation aux Etats-Unis d’aluminium, de cuivre et de nickel d’origine russe. Une mesure qui fait partie du les sanctions des mesures supplémentaires prises avec le Royaume-Uni visant à réduire les revenus de Moscou. En plus d’interdire l’importation de ces métaux aux États-Unis, les deux pays ont également pris des mesures pour limiter le commerce de ces métaux sur les marchés mondiaux.
Pour rappel, leLes métaux constituent la principale exportation de la Russie après l’énergie, même si leur valeur a diminué depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les exportations russes de métaux, de 25 milliards de dollars en 2022, sont tombées à 15 milliards de dollars en 2023.
» En prenant des mesures communes, les États-Unis et le Royaume-Uni privent la Russie et ses producteurs de métaux d’une importante source de revenus », a précisé le Trésor américain vendredi dernier. » Nos nouvelles interdictions sur les métaux clés, en coordination avec nos partenaires au Royaume-Uni, continueront de cibler les revenus que la Russie peut gagner pour poursuivre sa guerre brutale contre l’Ukraine. », a également déclaré le même jour la secrétaire au Trésor, Janet Yellen.
L’UE également en action pour récupérer les avoirs russes
Les 27 pays de l’Union européenne poursuivent également cet objectif et ont décidé fin mars d’avancer les travaux sur une proposition visant à utiliser les bénéfices des avoirs russes gelés pour financer des équipements militaires destinés à la Russie. Ukraine. Ces actifs de Moscou représentent, au sein de l’UE, près de 200 milliards d’euros. L’initiative européenne pourrait ainsi permettre, dès juillet, de débloquer entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an en faveur de Kiev. Attention : ce montant n’inclut pas les avoirs gelés de la Banque centrale russe.
Selon cette proposition des 27, 90 % des revenus russes saisis par l’UE seront destinés à la Facilité européenne pour la paix (FEP), qui finance les achats d’armes. Les 10 % restants seront versés au budget de l’UE pour «renforcer les capacités de l’industrie de défense ukrainienne», Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, l’a déclaré à la mi-mars.
Cet argent serait le bienvenu pour l’armée ukrainienne qui, après un peu plus de deux ans de guerre, est en sous-effectif et a besoin de munitions et de systèmes de défense aérienne pour contenir une armée russe offensive. « L’été sera décisif », avait également souligné, sur ce point, Josep Borrell, qui s’attendait à une offensive russe majeure contre l’Ukraine durant cette période. « Tout se jouera cet été » il a insisté.
Cependant, la manière dont ces biens de l’État russe sont utilisés est un sujet sensible et soulève d’épineuses questions juridiques. « La Banque centrale européenne a été pleinement consultée » Josep Borrell a souligné à ce sujet, pour qui il est désormais temps de discuter sur la base d’un texte concret, pour permettre une décision rapide.
La Russie n’a pas l’intention de permettre que cela se produise
En réponse à cette initiative, la Russie a menacé l’Union européenne de poursuites judiciaires si ces revenus étaient utilisés. « Les Européens doivent être bien conscients des dommages que de telles décisions pourraient causer à leur économie, à leur image, à leur réputation de garants fiables de l’inviolabilité des biens », Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a mis en garde la presse, mercredi 20 mars.
« Les peuples, les États, qui seront impliqués dans la prise de telles décisions, feront naturellement l’objet de poursuites pendant de nombreuses décennies. », il ajouta. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a de son côté dénoncé une initiative qui ressemble à « banditisme » et » vol « . « Ces actions constituent une violation flagrante et sans précédent des normes internationales fondamentales »» a-t-elle dit, promettant une réponse de Moscou.
(Avec l’AFP)