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Les États-Unis ont adopté une nouvelle stratégie nucléaire, dont les détails restent confidentiels.

Les États-Unis ont adopté une nouvelle stratégie nucléaire, dont les détails restent confidentiels.

Tous les quatre ans environ, l’administration américaine révise sa doctrine de dissuasion nucléaire dans un document intitulé Nuclear Posture Review (NPR). Jusqu’à présent, elle s’est principalement concentrée sur la Russie, dont l’arsenal nucléaire est quasiment équivalent à celui des États-Unis.

Le dernier rapport de la NPR a été publié en 2022. Comme les précédents, il précise que le rôle des armes nucléaires américaines est de dissuader les attaques et de rassurer les alliés des États-Unis. Et d’être prêtes à être utilisées si la dissuasion échoue.

Mais la situation a depuis changé. En février 2023, la Russie a annoncé la suspension de sa participation au traité de désarmement New START, qu’elle avait conclu avec les États-Unis. Ce texte, arrivé à échéance en 2021, avait été prolongé pour une durée de cinq ans faute d’accord entre Washington et Moscou pour en redéfinir les termes.

Puis, en novembre de la même année, le leader du Kremlin, Vladimir Poutine, décide d’annuler la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), que les États-Unis s’étaient abstenus d’adopter.

Parallèlement, la Chine a développé son arsenal nucléaire à un rythme soutenu, la taille de son arsenal augmentant d’environ 75 % entre 2019 et 2023. Elle possède actuellement 500 armes nucléaires. Mais selon les estimations du Pentagone, elle pourrait en posséder deux fois plus d’ici la fin de la décennie.

Pour compléter le tableau, la Corée du Nord a promis en janvier 2023 une augmentation « exponentielle » de son arsenal nucléaire, après avoir laissé entendre qu’elle n’hésiterait pas à l’utiliser de manière préventive pour « anéantir les forces hostiles » en cas de menace imminente.

D’où les nouvelles orientations que le président américain Joe Biden a secrètement approuvées en mars dernier, selon les informations du New York Times. Ainsi, cette nouvelle stratégie nucléaire, dont les grandes lignes sont confidentielles, viserait à préparer les États-Unis à « d’éventuelles confrontations nucléaires coordonnées avec la Russie, la Chine et la Corée du Nord ».

Le porte-parole adjoint du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Sean Savett, a confirmé l’existence du document intitulé « Orientations pour l’emploi dans le nucléaire ».

« Bien que les directives soient classifiées, leur existence n’est en aucun cas secrète. Elles ne constituent pas une réponse à une entité, un pays ou une menace particulière », a déclaré Savett.

Cependant, bien que cette décision ait été approuvée il y a près de six mois, aucune notification « non classifiée » du changement de doctrine n’a encore été soumise au Congrès, selon le New York Times.

Cela étant dit, Pranay Vaddi, responsable du contrôle des armements au NSC, avait suggéré en juin dernier une évolution de la posture nucléaire américaine. En effet, il avait expliqué que, « en l’absence de changements dans les arsenaux adverses (comprenez la Russie, la Chine et la Corée du Nord), les États-Unis seraient « prêts à passer de la modernisation de leurs armes existantes à l’expansion de leur arsenal ».

Jusqu’à présent, seul Pékin a réagi aux informations du quotidien américain.

« La Chine est très préoccupée par un rapport selon lequel les États-Unis ont approuvé un plan nucléaire stratégique visant à étendre rapidement l’arsenal nucléaire chinois », a déclaré le 20 août le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning. « Les États-Unis véhiculent le récit de la menace nucléaire chinoise, trouvant des excuses pour rechercher un avantage stratégique », a-t-il ajouté.

La doctrine nucléaire chinoise repose sur trois concepts : la dissuasion limitée (ou stricte suffisance), la défense efficace et la contre-attaque contre les sites stratégiques de l’ennemi. Cependant, la Chine n’ayant jamais été contrainte par aucun traité de désarmement, le développement rapide de son arsenal pose question.

Pourtant, un éditorialiste du Global Times, journal proche du Parti communiste chinois (PCC), avait sans doute donné un élément de réponse en mai 2021. « Le nombre d’ogives nucléaires de l’Armée populaire de libération doit atteindre la quantité qui fait frémir les élites américaines si elles envisagent de s’engager dans une confrontation militaire avec la Chine », écrivait-il.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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