En Italie, le projet du parti de Giorgia Meloni de punir la diffamation de quatre ans et demi de prison suscite l’inquiétude

En Italie, ce n’est qu’un projet à ce stade mais il inquiète l’opposition et les journalistes. Gianni Berrino, sénateur du parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, propose dans un amendement à un projet de loi sur la diffamation de punir les auteurs de diffamation jusqu’à quatre ans et demi de prison. L’opposition et la presse s’inquiètent de cette proposition, le site Internet L’indépendant estimant vendredi 12 avril qu’il « réintroduit la prison pour les journalistes ». Les sénateurs du Parti démocrate de gauche ont décrit le projet comme « dérive dangereuse » et évoque un « héritage barbare ».

L’amendement prévoit que toute personne responsable de manière répétée de diffamation dans la presse risque jusqu’à trois ans de prison, et jusqu’à quatre ans et demi si elle est innocente. La loi italienne prévoyait déjà, après la Seconde Guerre mondiale, la menace de prison contre les auteurs de diffamation. Mais la Cour constitutionnelle italienne, estimant que cela menaçait la liberté de pensée, a jugé la mesure inconstitutionnelle en 2021.

Le parti fondé par Berlusconi se dit opposé à cette mesure

Le sénateur Gianni Berrino prend le chemin inverse avec cet amendement, même s’il est possible qu’il ne soit finalement jamais adopté. Forza Italia, le parti de feu Silvio Berlusconi, joue de plus en plus un rôle de modérateur au sein de la majorité et se dit opposé à cette mesure. Mais avec cette proposition, le message est passé. Si Giorgia Meloni a envoyé des signes de modération en Europe depuis son élection, en Italie une partie de sa majorité fait le contraire depuis un an et demi, par étapes successives.