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les équations complexes du gouvernement

Catherine Vautrin reçoit Le monde dans le grand bureau lambrissé de l’Hôtel du Châtelet, rue de Grenelle, au 7e arrondissement de Paris, ce jeudi 4 avril. Quand soudain la ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité évoque ce conseil de Jean-Louis Borloo – lui-même alors ministre du Travail –, en 2004, à la jeune secrétaire d’État qu’elle était : « Je me souviens, j’étais sur le coin du canapé quand il m’a dit : « Tu vas jouer un match. La seule chose qu’on ne sait pas, c’est quand la fin sera sifflée. Alors tu ferais mieux d’avoir joué le match à fond. »

Vingt ans plus tard, et trois mois après son entrée au gouvernement, Catherine Vautrin s’apprête à jouer un match décisif pour le deuxième quinquennat du président de la République, Emmanuel Macron, portée par l’ambition d’assurer l’accès à l’aide médicale à mourir. » dans la loi. Une partie qu’elle sait présente un risque élevé.

Le coup d’envoi a lieu ce mercredi 10 avril. Catherine Vautrin présente le projet de loi en Conseil des ministres. «relatif à l’accompagnement des malades et à la fin de vie»qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 27 mai.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Catherine Vautrin au « Monde » : « Avant l’ouverture de l’accès à l’aide médicale à mourir, nous aurons augmenté les soins palliatifs »

Depuis plus d’un an et demi, le chef de l’État met tout en œuvre pour que ce qu’il estime être voté « une loi du progrès ». Son ambition est d’éviter que le débat ne s’enflamme. « Je suis presque sûr du chemin que nous prenons. Ma main ne tremble pas, il s’est confié le 10 mars à Libérer et à La Croix. Cette loi est nécessaire car il existe des cas que nous ne pouvons humainement accepter dans notre pays aujourd’hui et qui font souffrir les familles, les patients et les équipes médicales. »

Pour que la réforme sociétale soit inscrite à son bilan, Emmanuel Macron et son gouvernement doivent encore échapper à une épreuve : celle d’ouvrir la voie à « l’aide à mourir » en l’absence de pouvoir offrir des soins palliatifs aux patients qui souffrent. Conscient du risque, et pour éviter ce reproche, le président de la République a accompagné le projet de loi d’un plan décennal pour le développement des soins apaisant les douleurs physiques et psychiques, qu’il a rebaptisé « soins de soutien ».

Des « conditions strictes » pour l’accès à l’aide médicale à mourir

Catherine Vautrin consacrera, mercredi, une communication spécifique à cette « stratégie décennale » dont certaines mesures sont intégrées au projet de loi. « Le problème est là, elle s’est confiée dans une interview avec Monde 6 avril : avant que l’accès à l’aide médicale à mourir soit ouvert, nous aurons déjà augmenté l’offre de soins palliatifs, car notre stratégie est, d’ici dix ans, de donner une impulsion forte, et ce, dès les trois prochaines années. »

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Cammile Bussière

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