Les écrevisses de Louisiane envahissent la Gironde
Favorisées par les fortes pluies qui se sont abattues sur le département cet hiver, les écrevisses de Louisiane prolifèrent cet été. Au point de se retrouver sur les routes et au bord des routes.
Le Figaro Bordeaux
« En milieu d’après-midi, à 35 degrés à l’ombre, on peut trouver un Écrevisses de Louisiane sur la route ou au bord d’un chemin. » Chef du service départemental de l’Office français de la biodiversité en Gironde (OFB), Jean-Olivier Terrier est formel : les fortes pluies hivernales ont été très favorables aux écrevisses de Louisiane, abondantes en Gironde. « Ils se reproduisent deux fois par an et sont très robustes. Ils sortent de l’eau et se rendent dans de nombreux environnements qui ne sont normalement pas humides en hiver. »précise l’expert. Autrement dit : l’espèce invasive, qui avait déjà colonisé le département, a encore étendu son territoire. Un phénomène qui dépasse également les frontières de la Gironde : il est aussi observé depuis quelques jours jusqu’en Loire-Atlantique.
Importées des États-Unis il y a trois décennies, les écrevisses de Louisiane sont nuisibles pour l’espèce indigène, appelée écrevisse à pattes blanches. Plus fragile et très exigeante envers son environnement naturel, cette écrevisse est aussi particulièrement sensible au virus surnommé « La peste des écrevisses »Et c’est là que réside le problème : les écrevisses de Louisiane, de plus en plus nombreuses, sont-elles des « porteuses saines ». Résultat : les écrevisses à pattes blanches, plus faibles selon la loi naturelle, sont désormais protégées, interdites de pêche et surtout en danger d’extinction.
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« Impossible à éradiquer »
« Presque impossible à éradiquer »Les écrevisses de Louisiane sont la cible de quelques prédateurs naturels, comme les hérons ou les loutres, qui ne suffisent cependant pas à réguler leur population. En hiver, chaque femelle pond jusqu’à 600 œufs. Une fois éclos, ces derniers se nourrissent à 80 % d’œufs de poissons ou d’amphibiens pendant les premiers jours de leur vie, avant de dévorer des plantes aquatiques, décrit le parc naturel régional des Landes de Gascogne, qui craint que cette invasion ne se reproduise. « stérilisé » le milieu.
La seule solution pour limiter cette invasion est de pêcher et de manger ces écrevisses, qui sont comestibles et également vendues dans les supermarchés. «Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues»insiste le parc régional. Une activité qui nécessite deux conditions : avoir un permis de pêche et tuer les écrevisses avant de les ramener dans votre voiture pour éviter de les disperser un peu plus. Une pêche qui pourrait être rentable pour votre table : lors d’une explosion similaire de la population de l’animal en Gironde dans les années 90, « Les gens attrapaient des bacs entiers d’écrevisses » selon Jean-Olivier Terrier.