les députés sont mitigés sur l’expérimentation des questions au gouvernement 100% réservées à Gabriel Attal
Le format des questions des députés réservé au Premier ministre prend fin mercredi. Cette nouvelle formule de questions au gouvernement ne convainc pas tout le monde.
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« S’il y a quelqu’un qui trouve ça génial, qu’il se manifeste ou qu’il se taise pour toujours » : c’est le défi lancé par un cadre du Modem à la veille de la 5e et dernière séance de Gabriel Attal seul sur la piste face au feu roulant des questions des députés. Elle aura lieu mercredi 5 juin. Le parti de François Bayrou a voté contre cette expérimentation et les députés centristes n’ont pas vraiment changé d’avis à ce sujet. Horizons s’y est également opposé et les amis d’Édouard Philippe croient toujours que « ça profane les propos du Premier ministre ».
La gauche s’y est également opposée et n’a pas changé d’avis. Un élu écologiste va jusqu’à parler de « fiasco » et trouve « qu’une série de questions ne profite pas au Premier ministre, obligé de donner des réponses très générales ». C’est ce que soulignent aussi socialistes et insoumis : les réponses de Gabriel Attal échouent parfois « à côté des questions »ou sont même « moins intéressant que quand les ministres répondent ». C’est un peu la limite de cet exercice : quand le Premier ministre monte au front sur absolument tous les sujets, c’est avant tout pour faire de la politique, riposter et attaquer les adversaires. Il est donc moins en mesure de répondre en détail sur tel ou tel dossier. Un proche de Gabriel Attal abonde dans le même sens : « Cela dépend vraiment de l’actualité. »
Les avis sont également partagés parmi ceux qui ont soutenu la mise en place de ce nouveau format. Le RN avait milité pour ces parties de ping-pong avec le Premier ministre, au point de revendiquer la paternité de l’idée. Mais un proche de Marine Le Pen estime aujourd’hui que «Gabriel Attal s’use à vitesse grand V». LR était également pour et le maintient : « Attal récite des éléments de langage, mais c’est toujours mieux quand c’est fait par le chef du gouvernement que par un vice-ministre ! » Cependant, à Renaissance, on constate que cette rencontre n’a pas résolu le problème de fond, qui avait poussé le président de l’Assemblée à tester un nouveau format : « Ça n’a pas amené beaucoup plus de monde, la salle n’est toujours pas pleine mercredi. »
Alors que la phase expérimentale touche à sa fin, la conférence des présidents doit étudier, mardi 4 juin au matin, le format choisi pour les séances de questions de la semaine prochaine avec le gouvernement, qui auront lieu dans la foulée des élections européennes. Nous resterons ensuite dans une petite « zone grise » pendant deux semaines, avant d’imaginer la suite. La réunion de Yaël Braun-Pivet avec tous les chefs de groupe, pour faire officiellement le point sur les cinq séances 100% Premier ministre, n’aura lieu que le 19 juin.