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Les créateurs de contenu Internet font face au coût environnemental de leurs productions vidéo

Le YouTubeur français Lucas Hauchard, alias Squeezie, salue avant la course de F4 GP Explorer sur le circuit Bugatti du Mans, le 9 septembre 2023.

Combien une vidéo de la YouTubeuse Océane coûte-t-elle à l’environnement ? Un live du streamer Jean Massiet ? Et un court métrage de fiction publié sur YouTube ? Décors, lumières, gestion, fourniture d’électricité, transport du matériel de tournage et des équipes techniques, hébergement, pré-production, montage… Chaque étape de la création vidéo sur Internet a sa propre empreinte. Mais lequel ?

C’est ce que souhaite voir calculé aujourd’hui le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). L’établissement public français, qui distribue une large gamme d’aides financières pour soutenir l’économie créative – et notamment les vidéastes du Web avec un fonds baptisé CNC Talent – ​​devrait « Dans les mois à venir » ordonner à ces derniers de dresser un bilan carbone de leurs projets s’ils souhaitent les faire cofinancer.

Anticiper les impacts

Cette mesure restrictive, qui concernera bientôt également les jeux vidéo, pourrait donner matière à réflexion au monde des créateurs de contenus en ligne sur l’impact environnemental de leur activité. D’autant que, comme le souligne Amélie Deloche, cofondatrice du collectif Paye ton influence, les influenceurs se retrouvent depuis plusieurs années dans « une course aux blockbusters et au gigantisme (…)nécessairement lié à une empreinte environnementale croissante ».

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« La transition des créateurs de contenus est essentielle, leur impact est énorme : il faut faire en sorte que leurs sociétés de production soient mobilisées », alerte Pervenche Beurier, cofondatrice et déléguée générale d’Ecoprod. Son association a conçu un outil agréé par le CNC, Carbon’Clap, capable de mesurer l’empreinte carbone des appareils de production. Objectif : encourager l’écoproduction, c’est-à-dire aider les acteurs de l’audiovisuel, y compris ceux qui opèrent sur Internet, à anticiper les coûts environnementaux d’un projet pour réduire son empreinte globale. « Il faut parfois y penser dès l’écriture, lors des repérages ou lors de la phase de casting »continue-t-elle.

L’entreprise parisienne Pams sait que la fabrication de décors, dont elle est devenue spécialiste pour des clients comme Natoo et Inoxtag, fait partie des étapes les plus émettrices de gaz à effet de serre. L’importance accordée au cycle de ses créations est donc cruciale. « Chez nous, tout est préservé et transformé »souligne sa responsable du développement, Estelle Autréau, en privilégiant l’achat de matériaux de seconde main localement.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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