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Les « cent jours » de Gabriel Attal à Matignon, par vents contraires

Le Premier ministre Gabriel Attal, dans son bureau à Matignon, le 4 avril 2024.

» savoure Gabriel Attal, exalté par la « standing ovation » qu’il reçoit à 5 000 kilomètres de Matignon et ses crises. Du Québec, à quelques centimètres du « trône » – mobilier composant l’estrade et le fauteuil de la présidence de l’Assemblée nationale de la Belle Province -, le Premier ministre vient de clôturer, ce jeudi 11 avril, son discours devant les députés locaux. Quarante ans après les propos de Laurent Fabius, le nouveau plus jeune Premier ministre du Ve République – il a 35 ans – exalte, depuis la salle bleue, une laïcité en « cœur de notre identité » commun qu’il faut défendre, une langue française qu’il faut protéger et une jeunesse « aventureux » pour laquelle nous devons nous battre. « C’est par la jeunesse, toujours par la jeunesse, que nous triompherons ! « , dit-il en empruntant l’accent d’un chef d’Etat.

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Les élus québécois applaudissent chaleureusement ce chef du gouvernement français qui, en moins de trente minutes, tente de resserrer les liens, un temps distendu, entre les deux « les cousins » à « Des identités entrelacées »selon la présidente de l’Assemblée, Nathalie Roy. « Je suis bien conscient que ces applaudissements sont pour la France »avait admis, en février 2009, Nicolas Sarkozy, devant la même Assemblée.

Mais ce jeudi, Gabriel Attal veut croire en sa propre réussite. Et a confié, lors du dîner organisé quelques heures plus tard par son homologue québécois, François Legault, avoir été « touché personnellement » par l’accueil canadien, à Québec et à Ottawa, où il a été reçu avec un cérémonial respectueux digne d’un président de la République. « Vous ne suivez sans doute pas de près l’actualité française mais je ne suis pas aussi bien accueilli à l’Assemblée nationale. (En France) « , plaisante-t-il, un verre de cidre de glace québécois à la main.

« On verra dans six mois »

A Paris, le Premier ministre navigue face au vent contraire. A l’aube de ses cent jours à la tête de l’exécutif, la situation des finances publiques, hors de contrôle, inquiète les dirigeants politiques et le prive de marge de manœuvre. «Ça va mal finir»alerte dans une interview avec Journal du dimanche, le 14 avril, Gérard Larcher, président (Les Républicains, LR) du Sénat ; les réformes annoncées de l’assurance chômage et du statut des fonctionnaires mettent à rude épreuve ; et semaine après semaine, le Rassemblement national (RN) confirme son avance, dans les sondages, à l’approche des élections européennes du 9 juin, éloignant dangereusement la liste du camp présidentiel. La mauvaise dynamique est telle que la gauche socialiste, dirigée par Raphaël Glucksmann, se met à rêver d’une deuxième place dans ce scrutin crucial pour l’ADN macroniste, imaginant dépasser la liste conduite par la candidate de la Renaissance, Valérie Hayer.

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Cammile Bussière

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