Les cellules CAR-T, des médicaments « vivants » qui révolutionnent le traitement du cancer
RAPPORTS – Une nouvelle plateforme de thérapie cellulaire et génique vient d’ouvrir à l’Institut Curie. Objectif : trouver un traitement de la dernière chance qui sauve toujours plus de vies.
Un matin de fin avril, dans des locaux réaménagés à Suresnes (Hauts-de-Seine), le Dr Marion Alcantara, hématologue et chercheuse à l’Institut Curie, se tient près d’un écran. « Vous voyez, en rouge, ce sont des cellules tumorales du poumon, et en noir, des cellules CAR-T. », décrit-elle. Dans la vidéo, une multitude de petits points noirs se déplacent autour des plus gros points rouges jusqu’à disparaître complètement. La conclusion semble évidente : les cellules CAR-T (prononcé « voiture-ti »parce que c’est l’acronyme anglais de « récepteur d’antigène chimérique T ») a éliminé le cancer.
« CHARIOT » : ces quatre lettres ne vous disent peut-être rien, mais elles bousculent la cancérologie. Et pour cause : ce traitement personnalisé – qui consiste en une seule injection – parvient à guérir des patients condamnés car réfractaires à tous les traitements habituels. Depuis 2018, six thérapies CAR-T ont été autorisées par l’Agence européenne des médicaments. Pour l’instant, ils sont réservés à certains cancers du sang. Mais, partout dans le monde, des scientifiques travaillent actuellement à étendre leur utilisation à d’autres types de cancers, voire à d’autres pathologies.