les audiences du procès ne se tiendront pas à huis clos, à la demande de la victime
Le parquet avait demandé que l’audience se déroule à huis clos, soulignant que des vidéos des faits seraient « nécessairement visionnées » et que « non seulement la publicité des débats serait dangereuse mais porterait également atteinte à la dignité des personnes ».
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
« La honte doit changer de camp »Conformément aux souhaits de Gisèle Pélicot, le tribunal correctionnel du Vaucluse a refusé, lundi 2 septembre, de tenir à huis clos le procès de Dominique Pélicot, un retraité jugé à Avignon pour avoir drogué sa femme et recruté des dizaines d’inconnus sur internet pour la violer, pendant une dizaine d’années.
« Les débats seront publics »a décidé le président du tribunal correctionnel de Vaucluse, composé de cinq magistrats professionnels, après une courte suspension de séance. Même s’il y aura « Des temps extrêmement difficiles »Gisèle Pélicot, 72 ans, « croit qu’elle n’a pas besoin de se cacher »qu’elle « n’a rien à avoir honte. » Une position partagée par les trois enfants du couple, tous parties civiles.
Le procureur avait défendu sa demande d’audience à huis clos en soulignant que des vidéos des événements, filmées par le mari, seraient « nécessairement vu » et cela « Non seulement la publicité des débats serait dangereuse, mais (Elle) porterait également atteinte à la dignité des personnes ». « Cela ne doit pas être un spectacle »avait également demandé la présence de quelques avocats des coaccusés, au nombre de 50.
Ce procès, extrêmement rare en raison du nombre total d’accusés, 51, se poursuivra jusqu’au 20 décembre. Au cours de l’instruction, le mari a admis avoir administré de puissants anxiolytiques à sa femme, à son insu, puis l’avoir fait violer par des hommes contactés sur internet. Pas moins de 92 incidents ont été recensés, dont les premiers remontent à 2011, et qui se sont ensuite poursuivis jusqu’à l’automne 2020.
« Il a honte de ce qu’il a fait, c’est impardonnable »son avocat a plaidé auprès de la presse, estimant que nous sommes dans ce cas « sous une forme d’addiction » : « Il admet ce qu’il a fait, il n’y a pas eu une once de protestation depuis le début. »Pompier, artisan, infirmier, gardien de prison ou journaliste ; célibataires, mariés et pères de famille ou divorcés : la majorité des accusés sont venus une fois, dix fois plusieurs fois, jusqu’à six fois pour certains. Mais ils ne souffrent d’aucune pathologie psychologique notable, ont insisté les experts.
Gisèle Pélicot « « Elle vivra pour la première fois, de manière différée, les viols qu’elle a subis pendant dix ans »parce qu’elle n’en a pas « pas de mémoire »« Dominique Pélicot, qui a participé aux viols et les a filmés, sans réclamer aucune compensation financière, est également mis en cause dans deux autres dossiers par la cellule « cold cases » de Nanterre, en région parisienne : un meurtre avec viol à Paris en 1991, qu’il nie, et une tentative de viol en Seine-et-Marne en 1999, qu’il reconnaît, après avoir été repéré par son ADN », a insisté son deuxième avocat, auprès de l’AFP.
francetvinfo