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Législatif. Ministres inquiets, duels, personnalités… les points chauds à surveiller

Ces élections législatives anticipées ont lieu dans moins de trois semaines. Les élections de clarification, voulues par le président Emmanuel Macron au lendemain de la défaite de son camp aux élections européennes du 9 juin où les extrêmes ont rassemblé 40 % des voix, il y en a 577 à travers le pays. Chaque circonscription a son histoire, ses enjeux locaux et ses personnalités politiques, dont certaines jouent un rôle dans leur avenir.

Ceux qui n’ont pas de soucis

Dans certaines circonscriptions, le résultat est enregistré à l’avance. Marine Le Pen (11e dans le Pas-de-Calais), François Ruffin (1er dans la Somme), la ministre Olivia Grégoire (12e à Paris) ou l’insoumis Éric Coquerel (1er en Seine-Saint-Denis) ne font pas l’affaire. leur réélection même si tout le monde ne néglige pas le terrain. C’est notamment le cas de la ministre déléguée aux Entreprises, qui explique faire campagne comme en 2017, rue par rue, malgré son score de 69% en 2022.

L’étonnement provoqué par la dissolution l’explique. Même des députés sortants très bien élus comme l’insoumis Manuel Bompard (74 % en 2022 à Marseille), la non-inscrite Emmanuelle Ménard (70 % dans l’Hérault) ou encore le député macroniste Pierre Cazeneuve dans les Hauts-de-Seine (72 %). à tout prix. La période est très politique et leurs explications sont attendues, même là où il n’y a pas d’enjeu partisan. C’est pourquoi des personnalités susceptibles d’être élues font activement campagne : Yaël Braun-Pivet, l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale (64 % en 2022 dans les Yvelines), Mathilde Panot, la présidente des députés insoumis (67 % dans le Val-de-Bretagne). -Marne), Olivier Faure, le premier secrétaire du PS (64% en Seine-et-Marne) ou encore Boris Vallaud, le président des députés socialistes (60% dans les Landes).

Ministres ou anciens très inquiets

Au sein du gouvernement, certains savent que leur siège de député est quasiment perdu, si l’on prend en compte seulement l’arithmétique. C’est le cas du ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini (3e circonscription de Paris), élu de justesse face à l’écologiste Léa Balage El Mariky en 2022, cette fois en challenger face au même candidat investi par le Nouveau Front populaire.

La victoire semble aussi très compliquée pour l’ancien ministre Clément Beaune, élu de quelques voix seulement en 2022 et qui se retrouve face à Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo dans une circonscription parisienne qui a toujours voté à gauche. A Marseille, Sabrina Agresti-Roubache, proche du couple présidentiel, secrétaire d’État à la Citoyenneté et à la Ville, élue de quelques voix dans la première circonscription de Marseille, est en grande difficulté.

Dans le Sud-Ouest, Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des Collectivités locales et de la Ruralité, a été élue avec à peine plus de 50 % en juin 2022 dans la Haute-Garonne, terre propice à la gauche. Son équation personnelle sera cruciale pour elle. En Alsace, l’ancienne ministre Brigitte Klinkert, réélue avec 50,21% des voix, devra aussi compter sur son aura personnelle.

Les duels attendus

Rachel Kéké, la députée insoumise du Val-de-Marne, ancienne femme de ménage et très soutenue par Jean-Luc Mélenchon, élue de justesse en 2022 (50,3%) affrontera le modéré LR Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses. , dont la famille avait été agressée lors des émeutes urbaines de 2023. A Paris, le très insoumis médiatiquement Aymeric Caron avait tabassé le très établi Pierre-Yves Bournazel, proche d’Édouard Philippe. La revanche annoncée est incertaine et passionnante. Dans le Val-de-Marne (3e), l’insoumis Louis Boyard, très présent sur les plateaux de télévision, sera opposé à un ancien journaliste devenu porte-parole de la Renaissance Loïc Signor.

Dans le Pas-de-Calais, l’ancienne ministre Brigitte Bourguignon (LREM en 2022), battue de quelques voix seulement (50,06%), va tenter de prendre sa revanche face à la députée RN sortante Christine Engrand.

Personnalités à suivre

François Hollande revient en politique en Corrèze face à un député LR sortant. En Haute-Loire, Laurent Wauquiez ne devrait avoir aucun problème à trouver un siège de député. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a choisi de mener une campagne très locale dans son fief de Tourcoing.

La circonscription d’Eric Ciotti dans les Alpes-Maritimes sera particulièrement scrutée. Le président LR, qui a rejoint le RN, a contre lui un candidat de son propre parti, ainsi qu’un candidat de la majorité. Jean Lassalle, l’ancien député et candidat à la présidentielle, tentera de succéder à Inaki Echaniz (PS) qui n’a obtenu que 50,11% en 2022.

L’ancien ministre de la Santé et ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne (elle-même candidate dans le Calvados) à Matignon, Aurélien Rousseau, a quitté la majorité pour rejoindre le Nouveau Front populaire et affrontera l’ancienne ministre Nadia Hai dans la 7e circonscription des Yvelines. Ils seront face à la cuisinière médiatique Babette de Rozières, longtemps proche de Valérie Pécresse et désormais étiquetée RN.

Dans la Sarthe, Marie-Caroline Le Pen tentera de devenir députée dans l’ancienne circonscription de François Fillon et dans les Hautes-Alpes, l’ancien sondeur Jérôme Sainte-Marie est parachuté par le RN face à Pascale Boyer (Renaissance), élue de justesse en 2022. .

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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