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Expliquez-nous les Kanaks et les Caldoches

L’archipel de Nouvelle-Calédonie connaît depuis plusieurs nuits des émeutes, provoquées par la réforme électorale votée par le Parlement.

Article rédigé par

franceinfo – Philippine Thibaudault

Radio-France

Publié


Temps de lecture : 3 minutes

Des manifestants brandissant le drapeau kanak à Nouméa, le 13 mai 2024. (THEO ROUBY / AFP)

La Nouvelle-Calédonie est secouée par la rébellion des indépendantistes contre la réforme électorale votée par le Parlement. Ces derniers craignent que l’élargissement du corps électoral aux élections provinciales ne marginalise le peuple indigène Kanak, par rapport aux Caldoches.

Les Kanaks signifient « hommes libres » en langue mélanésienne et sont les premiers habitants de l’île. Originaires d’Asie, ils sont arrivés au IIe siècle avant JC. Les Kanaks constituent aujourd’hui 41 % de la population de l’archipel, sur 271 000 habitants, selon le dernier recensement.

C’est la première ethnie de Nouvelle-Calédonie et leur vie quotidienne est régie par la coutume, à savoir un ensemble de règles et de rituels, respectés par des clans, regroupés autour d’un grand chef.

Selon l’Insee, la population est assez jeune, avec une moyenne d’âge de 32 ans. Les Kanak vivent principalement dans le nord de l’archipel, notamment aux îles Loyauté. Là-bas, les habitants sont pauvres et beaucoup vivent sans accès à l’électricité et à l’eau courante. Toujours selon une récente étude de l’INSEE, ils sont plus souvent au chômage que les autres collectivités puisque seulement 47% d’entre eux ont un emploi.

Les Caldoches représentent la deuxième communauté de Nouvelle-Calédonie, avec 24% de la population et c’est un terme que beaucoup jugent péjoratif. Ils sont les descendants de colons blancs arrivés au XIXème siècle.

Leur âge moyen est de 40 ans et ils vivent souvent face aux Kanaks, au sud du territoire, dans des quartiers plus aisés et résidentiels, notamment à Nouméa, la capitale.

Ils ont une grande influence sur le pouvoir politique et économique, notamment sur l’exploitation du nickel, principale richesse de la Nouvelle-Calédonie. Ce qui n’est pas du goût des Kanaks puisque, pour les indépendantistes, le nickel est la base d’une indépendance viable.

Depuis le XIXe siècle, des violences et des affrontements ont eu lieu à plusieurs reprises. Dans les années 1980, la situation se tend et en 1988, des indépendantistes du FLN-KS prennent en otage des gendarmes dans une grotte de l’île d’Ouvéa.

Le gouvernement français a répondu par un assaut militaire et 19 militants kanak ont ​​été tués ainsi que deux soldats français. Un mois plus tard, à Paris, le gouvernement change et les accords de Matignon sont signés. Le calme revient alors avec une réconciliation entre les deux communautés.

En 1998, les Accords de Nouméa confèrent à l’archipel un statut unique en France avec une autonomie progressive. Depuis, trois référendums ont reporté l’indépendance de l’archipel, mais le dernier en 2022 a été boycotté par les indépendantistes. La cohabitation entre Caldoches et Kanaks est donc fragilisée et le projet de révision du corps électoral conduit désormais à de nouvelles violences.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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