Le Venezuela valide le mandat d’arrêt contre le président argentin
Ce lundi, la Cour suprême du Venezuela a validé l’émission d’un mandat d’arrêt contre le président argentin Javier Milei. La décision fait suite à une demande du procureur général Tarek William Saab. Elle demande un mandat d’arrêt contre Milei, mais aussi contre Patricia Bullrich, ministre de la Sécurité, et Karina Milei, secrétaire générale de la présidence.
La mesure est toutefois symbolique car il est peu probable que les trois concernés se rendent au Venezuela, où elle s’applique. Ils sont notamment accusés de vol aggravé, de blanchiment d’argent, de privation illégale de liberté, d’atteinte illégale à la sécurité opérationnelle de l’aviation civile et d’utilisation d’aéronefs. «Conformément aux dispositions des normes pénales en vigueur, la demande a été acceptée»a déclaré la Cour suprême dans un communiqué.
Un imbroglio diplomatique
L’imbroglio entre les deux pays remonte au 8 juin 2022, lorsque la justice argentine a immobilisé un avion-cargo vénézuélien sur son sol. Les 19 membres de l’équipage ont été arrêtés, puis relâchés. Parmi eux se trouvaient cinq Iraniens, dont l’un était, selon Washington, un ancien commandant des Gardiens de la révolution, une organisation classée comme terroriste par les Etats-Unis.
Les États-Unis ont ensuite demandé la saisie de l’avion, arguant qu’il avait été vendu en octobre 2021 à Emtrasur, filiale de la compagnie aérienne nationale vénézuélienne Conviasa, par la compagnie aérienne iranienne Mahan Air, en violation des sanctions américaines. L’Argentine a remis l’avion aux États-Unis en février sous le nouveau président Javier Milei.
Diamétralement opposés idéologiquement, les deux présidents vénézuélien et argentin, Nicolas Maduro, se critiquent et s’insultent même régulièrement. Le 29 juillet, le Venezuela a rompu ses relations diplomatiques avec sept pays d’Amérique latine, dont l’Argentine, qui ne reconnaissent pas la réélection de M. Maduro fin juillet face à l’opposition, qui revendique sa victoire.