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Le tribunal rejette la demande de maintien provisoire du contrat avec l’État

Saisi en référé, le tribunal administratif de Lille a rejeté, lundi 22 juillet, la demande du lycée Averroès de Lille de maintenir temporairement le contrat d’association avec l’Etat, dans l’attente d’une décision au fond.

En décembre 2023, l’État a résilié son contrat avec le principal lycée musulman de France, arguant que « atteintes graves aux principes fondamentaux de la République ». Cette décision faisait suite à l’avis favorable à la résiliation d’une commission consultative présidée par le préfet, qui s’était penchée fin novembre à la fois sur le financement et le contenu du cours d’éthique musulmane. La résiliation du contrat avait entraîné l’arrêt des subventions publiques d’ici la rentrée 2024.

Le tribunal administratif a estimé qu’il n’y avait pas « Il n’y a aucune raison de maintenir le contrat d’association liant le lycée Averroès à l’Etat jusqu’à ce que la décision de résiliation de ce contrat, prise par le préfet du Nord, soit examinée par les juges du fond. »

Le tribunal administratif, déjà saisi en référé, avait confirmé la décision de la préfecture en février. La nouvelle requête en référé détaillait les mesures correctives prises par l’établissement et soulignait les « conséquences manifestement disproportionnées » de la cessation des subventions face « aux griefs infondés retenus par l’administration ».

Diverses lacunes constatées

Dans sa nouvelle décision, l’instance administrative juge que le lycée a effectivement manqué à ses obligations. D’abord, lorsque le chef d’établissement a refusé, le 27 juin 2022, l’accès au centre de documentation et d’information de l’établissement aux inspecteurs d’académie, et ce sans motif suffisant.

L’autorité cite comme deuxième manquement un dossier, constitué par le chef d’établissement, reprenant l’identité, la discipline et la photographie des visages des agents des services de l’éducation nationale intervenus lors d’une précédente inspection. Un tel dossier ne saurait être considéré comme visant uniquement à constituer, selon les requérants, un « aide-mémoire » destiné à mieux informer les inspecteurs sur place chargés du contrôle mentionné à l’article L442-1 du code de l’éducation.les notes du tribunal.

La dernière violation citée par le tribunal concerne les cours d’éthique musulmane, qui citent comme source un recueil de textes religieux comprenant des commentaires prônant la peine de mort pour l’apostasie et la ségrégation entre les sexes.

L’établissement lillois de 400 élèves, ouvert en 2003 avec le soutien de l’ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), dans la foulée de l’interdiction du voile dans les établissements scolaires, est devenu en 2008 le premier lycée musulman de France à être placé sous contrat. Depuis, il se classe régulièrement parmi les meilleurs de la région.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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