le témoignage très fort d’Angélique Cauchy, violée par son entraîneur de tennis
Avec son livre « Si un jour quelqu’un te faisait du mal », Angélique Cauchy raconte son calvaire vécu avec les viols infligés par son entraîneur de tennis de l’époque. Elle avait alors entre 12 et 14 ans. Elle s’est confiée à BFMTV.
Si jamais quelqu’un te fait du mal publié par Stock, c’est l’histoire d’une jeune fille de 12 ans passionnée de tennis et prédateur pour entraîneur. Pendant deux ans, des centaines de fois, Andrew Geddes l’a agressée sexuellement, l’a violée et l’a torturée psychologiquement. Vingt ans plus tard, cet homme a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour ces faits mais aussi pour ses agissements envers d’autres victimes. Ce témoignage difficile est celui d’Angélique Cauchy.
« Ce livre s’adresse à tous les enfants que nous étions hier, à tous les enfants d’aujourd’hui. C’est pour mon fils, pour qu’il ne devienne pas une victime ou un agresseur », a-t-elle déclaré, invitée samedi 19 octobre. Boîte d’actualités sur BFMTV. « Ce livre me permet de mettre de la distance entre les émotions et les faits. Aujourd’hui je peux en parler sans être terrifiée, c’est une belle opportunité. Et ça me permet, parce que je suis hypermnésique, de me donner le droit à l’oubli », ajoute-t-elle. , qui dénombre 400 viols infligés par celui qu’elle appelle « l’autre ».
« À 12 ans, je pensais que ma vie ne valait rien »
« Aujourd’hui, je vais bien, assure Angélique Cauchy. « C’est récent, je n’aurais pas pu dire ça il y a un an et demi. Le travail que j’ai fait, le travail que fait la société pour reconnaître davantage de victimes, la liberté d’expression et les retours que je peux avoir avec l’association Rebond me permettent de continuer et de me réparer petit à petit. Je suis tellement reconnaissante de pouvoir être là. Finalement, j’aurai deux morts. et c’est une chance. Je suis un peu morte à 12 ans, mais je sais que je dois vivre ma vie pleinement parce qu’à 12 ans, je pensais que ma vie ne valait rien. »
Face à une photo d’elle à l’époque, Angélique Cauchy dit vouloir la remercier « de se battre pour la vie ». « Je voudrais lui demander, avec tout le courage dont j’essaie de faire preuve aujourd’hui, si je suis à la hauteur du courage qu’elle a eu. J’espère que je la rendrai fière de ce que je fais aujourd’hui ‘aujourd’hui pour essayer de protéger les enfants’.
« La première chose qu’un enfant veut faire, c’est protéger sa famille »
Le titre du livre, publié le 9 octobre, fait référence au début d’une phrase prononcée par son père lorsqu’elle était enfant. Une phrase pleine de sens : « Mon père disait toujours : ‘Si un jour quelqu’un te fait du mal, je n’attendrai pas que justice soit faite, je lui mettrai une balle entre les deux yeux, quitte à passer 20 ans en prison.’ « Mon père était policier, il parlait peu car il était originaire du nord de la France et plutôt discret. En parlant, j’avais le risque d’envoyer mon père en prison, d’envoyer en prison ma mère, qui était assez fragile psychologiquement. hôpital psychiatrique, envoyer ma petite sœur de 10 ans dans un foyer. C’était prendre le risque de détruire ma famille, alors j’ai fait le choix de ne pas parler pour les protéger. Mais je sais aussi que je l’ai fait. le choix de ne pas sauver les autres (victimes). Je sais aujourd’hui que ce n’était pas le bon choix. Chaque jour, j’ai cette culpabilité de ne pas les avoir sauvés en faisant ce mauvais choix.
« C’est une phrase que tant de parents disent quand ils pensent protéger. (…) Nous pensons montrer de l’amour, mais nous créons le silence. La première chose que l’enfant veut faire, c’est protéger sa famille. Enfin, cela Il suffit de changer cette phrase : « Si un jour quelqu’un vous fait du mal, nous, les adultes, vous écouterons, vous croirons et vous protégerons », argumente Angélique Cauchy.
Lors du procès devant la cour d’assises, son père a déclaré : « J’ai rejoint la police pour protéger le citoyen. Je n’ai même pas pu protéger ma fille ». Ce qui déclenche l’empathie d’Angélique Cauchy. « Peut-être que le pire rôle n’est pas le mien, mais celui de mes parents. En pensant ne pas avoir réussi à me protéger, ils pensent avoir échoué dans leur premier rôle, celui de protéger leur enfant. Ce livre, c’est aussi pour leur faire prendre conscience qu’ils n’a rien à voir avec ça. »