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Le propriétaire du dépanneur 7-Eleven rejette l’offre initiale de rachat de Couche-Tard

Le géant japonais de la distribution Seven & i Holdings a demandé vendredi au canadien Alimentation Couche-Tard (ACT) de revoir sa copie, jugeant son offre de rachat initiale « significativement sous-évaluée ».

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Le groupe japonais, qui compte 85 000 magasins dans le monde, a « conclu à l’unanimité (…) que la proposition n’est pas dans le meilleur intérêt des actionnaires de 7&i », écrit-il dans une lettre adressée aux Canadiens.

« Nous sommes ouverts à des discussions sincères si vous présentez une proposition qui reconnaît pleinement notre valeur intrinsèque autonome (…) Cependant, nous ne croyons pas, pour plusieurs raisons essentielles, que la proposition que vous avez présentée constitue une base pour nous permettre d’engager des discussions de fond concernant une éventuelle transaction », ont poursuivi les administrateurs dans cette lettre.

Contactée vendredi par l’AFP, ACT n’a pas immédiatement répondu à ce courrier, qui qualifie la proposition canadienne d' »opportuniste ».

A la Bourse de Tokyo, l’action du groupe japonais a très peu réagi à cette annonce, restant très proche de la stabilité (-0,30% à 01h40 GMT).

Confiance en matière d’alimentation chez Couche-Tard

Dans sa lettre, le conseil d’administration de Seven & i Holdings a déclaré que l’offre d’ACT était de 14,86 $ par action (13,37 €), ce qui correspond à peu près à la valeur marchande de Seven & i d’environ 39 milliards de dollars (35,1 milliards d’euros).

Les deux sociétés avaient confirmé une offre de rachat sans divulguer de détails.

Mais le groupe japonais pointe également des préoccupations réglementaires dans ce projet de rachat.

« Votre proposition ne parvient pas à reconnaître de manière adéquate les défis multiples et importants auxquels une telle transaction serait confrontée de la part des agences américaines chargées de l’application du droit de la concurrence dans l’environnement réglementaire actuel », indique la lettre.

Lors d’une conférence de presse à New York jeudi, le PDG d’ACT, Brian Hannasch, s’est toutefois montré confiant, affirmant que Couche-Tard pourrait « même envisager de s’endetter davantage si nécessaire ».

« Nous avons un bilan solide et robuste », a déclaré M. Hannasch, cité par le média Nikkei.

Ce projet d’acquisition annoncé le 19 août pourrait être, s’il se concrétise, le plus important rachat d’une entreprise japonaise par un groupe étranger depuis plusieurs années.

Il créerait un géant de la distribution, avec les 85 000 magasins détenus dans 19 pays par Seven & i, exploitant des dépanneurs 7-Eleven, et les 16 700 magasins dans 31 pays détenus par Couche-Tard, dont la marque Circle K.

Au moment du projet d’acquisition, Seven & i Holdings avait expliqué avoir mis en place un groupe composé d’administrateurs indépendants au sein de son comité de direction pour l’étudier.

Mais le géant japonais aurait également, selon des informations de presse, demandé au gouvernement japonais de se protéger contre cette situation.

Selon l’agence Bloomberg, Seven & i cherche à obtenir un statut protégé auprès du ministère japonais des Finances, accordé notamment aux entreprises présentes dans des secteurs sensibles comme le nucléaire ou les semi-conducteurs.

Toute personne souhaitant acquérir plus de 10 % des actions d’une société japonaise sous ce statut doit obtenir l’approbation préalable du gouvernement japonais.

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