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le projet fou de ville en ligne droite de l’Arabie saoudite s’enlise

La construction du mégaprojet en Arabie Saoudite est retardée. Les ambitions pharaoniques pourraient être revues à la baisse, tandis que son ambition environnementale est débattue

La Ligne, mégalopole du futur projet porté par le président Mohammed Ben Salmane, s’enlise. Alors qu’une première tranche devait être livrée d’ici 2024, le projet prend du retard selon les informations données par Bloomberg. Plus inquiétantes pour les ambitions du prince héritier, qui est également administrateur de Neom, la maison mère du projet, les perspectives à moyen terme pourraient être revues à la baisse.

Selon une personne proche du dossier citée par Bloomberg, au lieu des 1,5 million d’habitants attendus pour 2030, les autorités n’attendraient désormais plus que 300 000 personnes à cette date. De même pour les 170 km de chantier prévus à terme, seuls 2,4 km seraient prêts en 2030 selon cette même source, soit un avancement de moins de 1,4% du projet. Les représentants de Neom et du Fonds d’investissement public (PIF) du Royaume, principal financier du projet, ont refusé de commenter, selon l’article.

Personnages pharaoniques

Des ambitions orientées vers le bas pour un projet dont les figures pharaoniques ont fait couler beaucoup d’encre. The Line, comme les autres projets de Neom, démontre la volonté du prince Mohamed Ben Salman de faire de l’Arabie Saoudite un territoire d’innovation urbaine afin d’absorber la croissance attendue de la population du pays. Le projet pourrait dépasser 500 milliards de dollars.

La Ligne devrait pouvoir accueillir à terme 9 millions d’habitants. Tout en promettant « une révolution de civilisation », « une expérience de vie inédite », comme l’évoque le site dédié au projet. Prévue pour s’étendre horizontalement, la ville devait atteindre 170 km de long pour une largeur de seulement 200 m.

L’idée est de repenser la vie urbaine sur une superficie de seulement 34 kilomètres carrés pour répondre aux « crises de l’habitabilité et de l’environnement », a présenté le prince.

Construire la ville dystopique prendrait la forme de deux tours parallèles, toutes miroirs et effets de transparence. Les gratte-ciel devraient atteindre 500 m d’altitude, soit deux fois la hauteur de la Tour Montparnasse, qui culmine à 210 m. Des images filmées par drone ont été présentées à Cannes en mars lors du marché international des professionnels de l’immobilier.

Une empreinte carbone zéro qui fait débat

Au cœur de la conception de la ville : une empreinte carbone zéro. L’étalement urbain serait limité à seulement 34 kilomètres carrés au cœur du désert. Reprenant le concept de ville du quart d’heure, organisation selon laquelle tous les services (résidences, parcs, lieux de travail, soins) sont accessibles en un quart d’heure à pied, les déplacements sont limités au maximum. Dans ce type de projet, il n’y a pas besoin de routes, et de plus, les voitures seront interdites sur The Line. Si nécessaire, relier un point de la ville à un autre serait possible par train express en moins de vingt minutes.

Côté biodiversité, les toitures seraient végétalisées, et la végétation suspendue pourrait être admirée d’un bâtiment à l’autre. La ville serait entièrement alimentée par des énergies renouvelables, des parcs éoliens et des panneaux photovoltaïques. Une centrale hydroélectrique construite par EDF devrait répondre aux problèmes d’intermittence. Les fermes verticales pourraient assurer la suffisance alimentaire de la mégalopole.

Enfin, les activités humaines seraient anticipées et amplifiées par l’intelligence artificielle, sans que l’on comprenne exactement comment cela prendrait forme, ni dans quelle mesure la technologie serait intrusive.

Avant même que le projet ne se concrétise, les ambitions environnementales étaient déjà accueillies avec prudence, dans un pays qui reste le premier exportateur mondial de pétrole.

Si le fonctionnement autonome de la ville pourrait en effet limiter significativement ses émissions, sa construction n’est pas sans conséquences sur l’environnement. La structure en acier et béton « pourrait rejeter 1,8 milliard de tonnes de dioxyde de carbone, soit quatre fois les émissions annuelles du Royaume-Uni », estime Philip Oldfield, chercheur à l’université de Nouvelle-Galles du Sud, interrogé par France Info.

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Eleon Lass

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