le programme du Nouveau Front Populaire résumé
► Le pouvoir d’achat, une urgence dans les premiers temps
Le Nouveau Front populaire (NFP) veut augmenter les dispositions en faveur du pouvoir d’achat. Mesure symbolique : l’augmentation du Smic à 1 600 € net (2 000 € brut) à partir de juillet. Pour augmenter tous les revenus, la gauche veut aligner le minimum contributif (pension minimum) sur le salaire minimum et le minimum vieillesse sur le seuil de pauvreté, ainsi qu’augmenter le point d’indice des fonctionnaires de 10 %. Il prévoit d’augmenter les allocations de logement (APL) en conséquence.
Enfin, le NFP entend bloquer les prix des « biens essentiels » dans l’alimentation – sans en avoir encore précisé la liste et le mécanisme de contrôle –, et celles de l’énergie et des carburants.
► Retraites : objectif 60 ans
Fervents opposants à la dernière réforme des retraites, les partis de gauche souhaitent l’abroger dès leur arrivée, comme d’ailleurs celle de l’assurance chômage. Pour le reste, le programme dit vouloir « réaffirmer l’objectif commun du droit à la retraite à 60 ans ». Un projet de loi avant 2027 a été discuté pour franchir ce cap.
► Vers une scolarité « totalement gratuite »
Mettant en avant les surcoûts de l’école, la gauche souhaite réduire les dépenses des familles pour la cantine, les fournitures scolaires, les transports, etc. La mise en œuvre n’est pas détaillée mais elle débuterait dès la rentrée prochaine.
Le programme promet également « grande loi sur l’éducation ». Cela aurait pour objectif de « investir dans l’éducation nationale pour répondre aux besoins » avec un recrutement important pour tous les postes (enseignement, médecine scolaire, accompagnement des étudiants en situation de handicap, etc.) et avec l’objectif de réduire le nombre d’étudiants par classe à 19 étudiants.
► Alimenter les déserts médicaux
Là aussi, un « grande loi » est promis, notamment pour lutter contre les déserts médicaux. Elle sera marquée par des recrutements importants pour renforcer le personnel médical et un système de régulation de l’installation des médecins. Son mécanisme n’est pas encore précisé mais il tentera d’orienter les médecins vers les zones les moins dotées en ressources.
► Un bouleversement fiscal
Pour équilibrer son coûteux programme, le NFP entend s’appuyer sur de nouvelles recettes fiscales ciblées sur les ménages les plus riches et les multinationales. Dès l’été, il souhaite mettre en œuvre la taxe sur les superprofits réclamée par la gauche depuis plusieurs mois. Un retour de l’impôt de solidarité sur le patrimoine (ISF), intégrant cette fois un « composante climatique »est également prévu.
Durant la suite de son mandat, le syndicat souhaite rendre plus progressifs la CSG, l’impôt sur le revenu en créant 14 tranches, et la fiscalité des successions en ciblant les patrimoines les plus élevés. La suppression de certaines niches fiscales et une taxation des bénéfices des multinationales, inspirées des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, sont également envisagées.
► Mieux accueillir les étrangers
Le Nouveau Front populaire propose d’abroger la loi sur l’immigration votée l’hiver dernier et d’améliorer les conditions d’accueil des étrangers. Un accès facilité aux visas et la régularisation des travailleurs sans papiers seraient, entre autres, des modalités.
► La politique des grands projets verts
Outre les moratoires sur les projets d’autoroutes et de mégabassins signés cet été, la gauche vise « commencer la planification écologique ». Au menu : plusieurs projets de longue haleine, pas toujours soutenus comme le vote d’un « loi énergie-climat » ou la création d’un « plan visant la neutralité carbone en 2050 »mais aussi des mesures d’investissement. La rénovation des bâtiments, le fret ferroviaire et les énergies renouvelables sont ainsi présentés comme des priorités.
Le volet énergétique comporte néanmoins un flou : le nucléaire. Le sujet, qui divise les membres de la coalition, n’est pas abordé au programme et serait, en cas de victoire, « renvoyé au Parlement ». Autrement dit, cela dépendra de la composition finale de l’Assemblée nationale.
► Nouveaux droits pour les femmes et les personnes LGBT+
La gauche souhaite augmenter le budget dédié à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à 2,6 milliards d’euros, comme le demandent les associations. Outre la création du congé menstruel, elle souhaite instaurer le remboursement de la procréation médicalement assistée (PAM) et la rendre accessible aux personnes trans.
► Influencer la politique européenne
Sans engager un bras de fer avec l’Union européenne, le PFN entend remettre en cause certains mécanismes communautaires. A commencer par le pacte de stabilité budgétaire qui sera » refusé « . L’alliance veut également proposer une réforme de la politique agricole commune et un « Pacte européen pour l’urgence climatique et sociale ». Concernant l’Ukraine, elle veut mettre « La diplomatie française au service de la paix » et appelle à un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza.
► Lutte contre toutes les discriminations
Alors que certains représentants de La France insoumise ont été critiqués pour leurs propos ambigus sur l’antisémitisme, la gauche unie a inscrit une ligne claire dans son projet pour conjurer les critiques. Elle compte ainsi « lutte contre toutes les formes de racisme, contre l’antisémitisme et l’islamophobie ». Une disposition concrète de cet objectif est la création d’un commissaire à l’égalité.
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