le professeur menacé de mort Didier Lemaire affiche son soutien à François-Xavier Bellamy
Lors de la « nuit scolaire », organisée par LR, le professeur de philosophie, qui avait été menacé de mort en 2020 pour avoir dénoncé le radicalisme islamiste dans son lycée de Trappes, a salué le travail « remarquable » du parlementaire européen.
L’enseignant Didier Lemaire est l’un des nombreux intervenants qui sont intervenus dans le cadre de la Nuit des Ecoles organisée par Les Républicains lundi soir à Paris, en présence de François-Xavier Bellamy, grand témoin de l’événement. Symbole d’un système scolaire à la dérive, soumis aux violences du communautarisme et de l’islam radical, le professeur de philosophie a été menacé de mort dans son établissement en 2020. Après vingt ans de pratique au lycée de la Plaine de Neauphle à Trappes dans les Yvelines, il avait a été placé sous protection policière pour avoir dénoncé la montée de l’islamisme puis il s’est finalement retrouvé dans l’impossibilité d’exercer son métier en toute sécurité.
Lundi soir, la soirée LR était orchestrée par Geoffroy Didier, député européen et coordinateur des états généraux de la droite, et Alexandre Borchio-Fontimp, sénateur des Alpes-Maritimes, membre de la commission éducation et culture du Sénat. Les organisateurs sont heureux d’avoir réuni «plus de 400 personnes» en pleine campagne européenne.
« Haut niveau de réflexion »
Autour du président LR Éric Ciotti et de la tête de liste François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie très concerné par cette question brûlante de l’éducation en France, le public a pu écouter des témoignages très divers. Parmi les invités figuraient Monique Canto-Sperber, philosophe, ancienne directrice de l’ENS, Erwan Le Noan, membre de la Fondapol, Olivier Babeau, économiste, Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique, Mélody Mitterrand, fondatrice de l’école Walt, Jean-Baptiste Nouailhac. , président d’Excellence Ruralités, Guillaume Prévost, directeur général du groupe de réflexion « Vers le Haut » et Lisa Kamen-Hirsig, enseignante et auteure de La Grande Garderie.
Saluant le «bel esprit ouvert» de cette Nuit de l’Ecole, Didier Lemaire, désormais fonctionnaire territorial dans le domaine culturel pour la région Île-de-France dirigé par Valérie Pécresse, avoue avoir été séduit par la tête de liste LR. « J’ai beaucoup apprécié le discours introductif de François-Xavier Bellamy. C’était de très haute qualité et un haut niveau de réflexion« . Si l’ancien professeur de Trappes et ex-membre du Parti Républicain Solidariste (PRS aujourd’hui dissous) se définit comme une sensibilité de gauche, il ne cache pas sa décision de publier un bulletin »Bellamy» dans les urnes des élections européennes du 9 juin.Il fait depuis longtemps un travail remarquable sur le sujet.», salue-t-il. Pourquoi ne se tourne-t-il pas plutôt vers Raphaël Glucksmann, tête de liste PS, dont il apprécie l’engagement sur la question ukrainienne ? « Le retour des sirènes socialistes n’est pas du tout ma tasse de thé», répond Didier Lemaire à Figaro. Pour lui, la fracture n’est plus l’opposition droite/gauche mais la différence entre républicains et non-républicains. Il dirige aujourd’hui l’association transpartisane « Défense des serviteurs de la République », engagée dans la protection des personnes menacées et des principes républicains. Il se réjouit d’ailleurs de pouvoir organiser jeudi, au Conseil régional d’Ile de France à Saint-Ouen, la première conférence internationale sur l’islamisme en Europe.
« Quelle est la politique éducative d’Emmanuel Macron ?
Lundi soir, l’intervention de Didier Lemaire a été consacrée à la crise d’autorité à l’école qu’il perçoit comme une crise du « lien » et de la mission de l’enseignement. « Ce qui est peut-être le plus problématique, comme l’a rappelé Bellamy, c’est la fabrication de l’école la plus inégalitaire, classée aujourd’hui entre le Mexique et la Bulgarie alors même qu’elle représente le budget le plus cher de l’État, sans compter toutes les dépenses supplémentaires qui doublent facilement la mise.« .
Éric Ciotti estime les dépenses du système éducatif français à 180 milliards d’euros par an mais pour lui, l’un des signaux les plus flagrants du mal-être éducatif français est l’incapacité du pouvoir à mener une action politique à long terme, comme si la France était condamné à improviser régulièrement et sans direction. « Depuis deux ans, le ministère de l’Éducation nationale enregistre un record de quatre occupants ! Quatre occupants qui ont envoyé tour à tour tant de messages contradictoires. Alors quelle est la politique éducative d’Emmanuel Macron ?», demande le leader de la droite. Puis de poursuivre : «Est-ce celui de Gabriel Attal, la droite sèche du Canada, ou celui de Pap Ndiaye, le wokisme de salon ? Est-ce celle de Jean-Michel Blanquer, l’école de la République, ou celle de Nicole Belloubet, l’école des pédagogues ? Depuis sept ans, Emmanuel Macron soumet l’Éducation nationale à une valse d’ordres et de contre-ordres qui désoriente notre école et ses personnels», accuse enfin Éric Ciotti.
Catastrophe Blanquer ?
Didier Lemaire partage ce constat et va même jusqu’à juger le passage »REMARQUE» du ministre Blanquer en guise d’instant « catastrophique ». « Il aurait dû démissionner après l’assassinat de Samuel Paty mais il ne l’a pas fait. En nous présentant comme le ministre prônant la laïcité, nous avons en réalité vécu des années de renoncement et de tergiversation.», regrette l’ancien professeur de Trappes. Si l’avenir de l’école paraît bien sombre, Didier Lemaire veut croire que la France saura un jour s’inspirer de bons exemples européens, comme le système finlandais et ses résultats. « extraordinaire ». Il mettra sans doute ce sujet au cœur des discussions qu’il souhaite poursuivre avec le parlementaire européen Bellamy. Les deux hommes envisageaient d’échanger leurs points de vue après la campagne européenne. Les prochaines soirées des Républicains devraient être consacrées au logement et à la santé, mais sans doute après le scrutin du 9 juin.