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le président du Paris FC fait le point

ENTRETIEN – Président du Paris FC, Pierre Ferracci espère pérenniser la gratuité des places au stade Charléty avec l’expérience d’une première « saison », mais souhaite déménager dans un autre stade dès la saison 2025-2026.

Président du Paris Football Club depuis 2012, Pierre Ferracci a réussi à stabiliser le « deuxième club parisien » en Ligue 2 depuis la saison 2015-2016. Cette saison, après un début de saison difficile et un déménagement à Troyes pour les quatre premiers matches à domicile du club, le Paris FC a décidé d’offrir des places gratuites. La première a eu lieu en novembre contre Bastia. Une opération qui s’est poursuivie tout au long de la saison de Ligue 2, pour aboutir à la 5ème place du club du sud de Paris. Pierre Ferracci revient pour Le Figaro sur les réussites du projet, mais aussi la volonté de quitter le stade Charlety au plus vite.

LE FIGARO – Bonjour président, En novembre dernier, lors du match aller contre Bastia, vous avez lancé la billetterie gratuite au stade Sébastien Charléty. Comment avez-vous pensé ce projet ?

PIERRE FERRACCI. – On s’est dit qu’il fallait marquer le coup. Le stade Charléty n’est pas un lieu idéal pour jouer en Ligue 2. Il n’y a pas de bonne hospitalité pour recevoir correctement les supporters. Nous sommes loin du terrain, derrière la piste d’athlétisme et les terrains de saut. C’est ouvert aux quatre vents, il fait très froid en hiver, il fallait donc faire quelque chose pour attirer les supporters même avec ces contraintes.

Vous parlez aussi du football de moins en moins accessible…

Que ce soit dans les stades ou devant la télévision, le football devient très difficile à suivre financièrement. Un match de Ligue 2 est également devenu quasiment inaccessible, donc on a voulu faire ce pari.

Comment parvenez-vous à compenser les pertes ?

Les sponsors ont répondu présents et ont apprécié l’opération. Leur soutien a été essentiel, mais nous attendons le début de la saison prochaine pour faire un véritable bilan financier. Nous voulions aussi développer une clientèle plus VIP et je dirai que nous avons réussi à attirer plus de monde.

Et la foule au stade ? C’est surtout sur ce point que l’on peut évaluer la réussite ou non du projet…

Le nombre de spectateurs a considérablement augmenté. En termes de volume, mais aussi de qualité puisqu’on retrouve parmi ces nouveaux adeptes une population beaucoup plus jeune, enthousiaste et engagée. On a réussi à augmenter le nombre de supporters, à les fidéliser pour avoir plus de dynamisme à Charlety.

Comment le quantifier ?

Nous envisageons une augmentation de 35 à 40 % de la capacité des stades pour les matches de Ligue 2. C’est très important car nous avons eu des problèmes de communication. Il y a aussi le problème des no-shows, c’est-à-dire ceux qui paient et ne viennent pas et qu’il faut corriger. A plusieurs reprises contre Bordeaux et Saint-Etienne, nous avons dû bloquer la billetterie car nous avions atteint notre quota de places libres.


Il y a quelques semaines, nous avons entamé des discussions avec le Stade Français pour jouer à Jean-Bouin dès la saison 2025-2026.

Pierre Ferracci

Comptez-vous poursuivre l’expérience la saison prochaine ?

C’est la tendance, mais il y a des choses qu’il faut mieux gérer avec l’expérience, comme la gestion des non-présentations.

Des clubs français ou européens ont-ils suivi de près votre démarche ?

Il y a deux clubs de Ligue 2 et un de National qui se sont rapprochés de notre direction. Je suis ravi que notre expérience soit recherchée sur le terrain. Cela voudrait dire que notre vision du football et des problèmes sociétaux soit partagée.

Malgré cela, le Stade Charléty ne semble toujours pas idéal pour faire grandir le club. L’idée de le quitter vous a traversé l’esprit ?

Oui. Nous avons identifié certaines solutions discutées avec la Mairie de Paris. Il y a quelques semaines, nous avons entamé des discussions avec le Stade Français pour jouer à Jean-Bouin dès la saison 2025-2026. Je pense qu’on peut faire une paire intéressante avec le Stade Français à côté du Parc des Princes. Mais il y a des négociations à mener, la ville de Paris doit aussi s’impliquer. Je reste prudent.

Le Stade Jean-Bouin, où évoluent le Stade Français (rugby) et le FC Versailles, club national.
Federico Pestellini / Federico Pestellini / Panoramique

Qu’en pense le Stade Français, le « locataire principal » du stade ?

En principe, ils sont ouverts à discuter avec nous, même s’il faut mélanger les calendriers, et ce n’est pas une chose facile. Cela pose d’autres contraintes, mais le stade français s’est montré assez ouvert à la question. Il y a aussi le problème du gazon synthétique, qu’il faudra absolument changer si on devait jouer à Jean-Bouin.

On sent l’envie d’amener le Paris FC à un nouveau niveau….

Notre projet avance, mais il faut aussi le faire avancer progressivement. L’objectif est avant tout de monter le plus rapidement possible en Ligue 1, mais surtout de s’y stabiliser. Monter en Ligue 1 reste un privilège qui vient de beaucoup de travail. Si on monte en Ligue 1, on ne veut pas franchir le pas. Pour cela, le club doit encore grandir et il faut chercher de nouvelles ressources financières.


J’essaie de préparer le terrain car je ne suis pas éternel. Je me suis fixé trois ans pour passer le relais

Pierre Ferracci

Vous recherchez de nouveaux investisseurs ?

Si on veut accéder à la Ligue 1 et s’y stabiliser, il faut aussi avoir plus d’argent. Bien évidemment, bien travailler, bien s’entraîner, bien recruter et bien jouer font partie des éléments de réussite, mais l’aspect financier est un élément à ne pas négliger. La barre financière est de plus en plus haute en Ligue 1.

Avez-vous déjà des pistes ?

Oui, il existe plusieurs pistes. Il s’agirait à la fois d’un sponsoring, mais surtout d’une transformation de l’actionnariat du club, qui le consolide et lui permet d’avancer.

Envisagez-vous de quitter le club ?

J’essaie de préparer le terrain car je ne suis pas éternel. Je me suis fixé trois ans pour passer le relais, mais cela se prépare tout de suite.

Qui sont ces acheteurs potentiels ? Sont-ils étrangers ou français ?

J’aimerais que ce soit quelque chose de proche de notre territoire, mais c’est très difficile de trouver des solutions en France, et on le voit en Ligue 1. J’avance sur trois fronts à la fois.

Pensez-vous que c’est essentiel pour l’avenir du club ?

C’est surtout la Ligue 1 qui s’impose. Dans la capitale, quand on est en National, on n’existe pas, quand on est en Ligue 2, on commence à peine à exister. Je n’ai aucun doute sur le remplacement de Jean Bouin ou Charlety si nous étions en Ligue 1. Nous avons un concurrent (le Paris Saint-Germain) qui a un des meilleurs budgets au monde, mais on voit aussi qu’il y a de la place à côté il.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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