Le président des congrégations veut un organisme de réparation
Sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), a plaidé samedi en Le Parisien pour une instance de réparation suite aux nouvelles accusations de violences sexuelles visant l’abbé Pierre. « Nous devrons établir un processus de justice, de reconnaissance et de réparation, comme nous l’avons fait après le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) »elle a dit, en disant son « redouter »son « colère » et son « dégoût » suite à la révélation vendredi de 17 nouveaux témoignages accusant l’abbé Pierre de violences sexuelles qui auraient été commises entre les années 1950 et les années 2000.
Interrogée sur le silence de ceux qui entourent ces actions, Sœur Véronique a estimé que l’abbé Pierre « Je ne pouvais pas me cacher, il devait y avoir des dizaines de personnes qui ont vu » Et « je n’ai rien dit ». « Si les institutions avaient fonctionné, il n’y aurait pas eu autant de victimes »elle a ajouté, considérant que« Il ne faut pas soupçonner a priori, mais mettre un terme à certains comportements irresponsables, notamment dans l’Eglise, qui consistent à magnifier les gens, tout en se disant : ‘Espérons que nous n’apprendrons rien…’ »
A lire aussi« La compulsion sexuelle de l’abbé Pierre paraît indubitable » : la commission Sauvé avait recueilli des témoignages contre le fondateur d’Emmaüs
De son côté, Christophe Robert, le directeur général de la Fondation Abbé Pierre, s’interroge France 5 : « Comment se fait-il que l’abbé Pierre ait pu agir de la sorte sans que cela soit dit, dénoncé ? » « Les proches de l’abbé Pierre ont eu des avertissements directs ou indirects. Ne les ont-ils pas compris, n’ont-ils pas fait ce qu’il fallait ? »il a ajouté.
Les témoignages extrêmement graves révélés vendredi par le cabinet spécialisé Egae s’ajoutent à sept autres, rendus publics en juillet. Réaffirmant leur « soutien total » Aux victimes, la Fondation Abbé Pierre a annoncé vendredi sa décision de changer de nom et Emmaüs a annoncé la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l’abbé Pierre à Esteville (Seine-Maritime).
La mention « fondateur Abbé Pierre » pourrait bientôt être retiré du logo Emmaüs France, et une commission d’experts indépendants sera constituée « notamment pour comprendre et expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l’abbé Pierre d’agir comme il l’a fait pendant plus de 50 ans ». La Conférence des évêques de France (CEF), affirmant sa « redouter »a assuré cette commission vendredi « sa pleine coopération dans les travaux qu’elle entreprendra ».
hd1