Le plus grand bâtiment du monde va sortir de terre en Arabie Saoudite
En matière de construction et d’urbanisme, l’Arabie saoudite aime voir grand. Le pays travaille depuis plusieurs années sur le mégaprojet Neom, qui prévoit notamment de planter un gratte-ciel de 170 kilomètres de long et 500 mètres de large dans le désert. Baptisé The Line, le bâtiment, considéré par beaucoup comme une aberration environnementale, suscite déjà la polémique et voit son chantier accumuler les retards, mettant même à mal les confortables finances du Royaume.
Le Mukaab : un monolithe mesurant 400 mètres de côté
A Riyad aussi, les idées de grandeur sont monnaie courante. Selon Bloomberg, l’Arabie saoudite envisage d’ériger rien de moins que… le plus grand bâtiment du monde sur le terrain de sa capitale.
Un gigantesque gratte-ciel en forme de cube mesurant 400 mètres de côté, de quoi accueillir une vingtaine d’Empire State Buildings. Derrière une façade ornée de triangles imbriqués, hommage à l’architecture Najdi, le Mukaab – c’est son nom – abritera, selon le Fonds d’investissement public saoudien relayé par Futura Sciences, « une multitude d’attractions commerciales, culturelles et touristiques, ainsi que des unités résidentielles et hôtelières, des espaces commerciaux et des installations de loisirs.
A mi-chemin entre immobilier et divertissement, le bâtiment promet une expérience « holographique », avec la projection, au sein d’un dôme, d’images futuristes, naturelles ou sous-marines pour les résidents de son immense hôtel.
Une tour au coeur d’un nouveau quartier
Le bâtiment sera construit au cœur de New Murabba, un nouveau centre-ville imaginé à une vingtaine de minutes en voiture de l’aéroport de Riyad. « Aujourd’hui, le Moukaab se présente comme un bâtiment, mais il est bien plus que cela » promet Michael Dyke, directeur général du projet urbain.
La société de développement New Murabba a déjà creusé plus de 10 millions de mètres cubes de terre pour préparer la construction du bâtiment. Des contrats de plusieurs dizaines de milliards de riyals doivent être signés dans les prochains mois pour équiper le bâtiment et ses abords. Des lieux de divertissement, des institutions culturelles et éducatives, des établissements de santé et un stade de 45 000 places sont également annoncés.
L’Exposition universelle 2030 en vue
A terme, New Murabba devrait pouvoir accueillir plus de 400 000 personnes. La première phase de sa construction devrait être achevée d’ici 2030 et fournira 8 000 logements, soit suffisamment pour accueillir environ 35 000 personnes, a déclaré Michael Dyke. Le calendrier a été conçu pour coïncider avec l’Exposition universelle de 2030, la ville de Riyad devant accueillir plus de 190 pays pendant six mois. « Il est essentiel que tout notre centre-ville soit prêt pour cette occasion. » Dyke souligne.
Ce nouveau projet pharaonique témoigne de la course folle dans laquelle s’est lancée l’Arabie Saoudite en matière de construction. Au cours des huit dernières années, le pays a attribué 164 milliards de dollars de contrats immobiliers, selon le cabinet de conseil immobilier Knight Frank. La capitale Riyad en bénéficie en grande partie, qui devrait accueillir d’ici le début de la prochaine décennie pas moins de 29 000 nouvelles chambres d’hôtel, 4,6 millions de mètres carrés de bureaux et 340 000 logements, selon Knight Frank.
New Murabba, enfin, fait partie des « mégaprojets » qui fleurissent en Arabie saoudite sous la houlette du prince héritier Mohammed ben Salmane pour réduire la dépendance du royaume au pétrole et développer la culture et le tourisme du pays. Le chemin est encore long, comme en témoigne la récente décision de la compagnie de croisière TUI Cruises de ne plus faire escale dans le pays.
Cet article a été publié le 22 octobre 2024.
GrP1