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Le Parlement israélien envahi par des manifestants ? Ce que l’on sait de ces « scènes de chaos »

Des images relayées en ligne montrent la Knesset, le parlement israélien, envahie par des manifestants très véhéments.
Ce sont des séquences récentes, dans lesquelles on voit des familles d’otages réclamer des comptes au gouvernement.
Un mouvement de contestation qui se radicalise, rapportent les journalistes qui couvrent l’actualité dans l’Etat hébreu.

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Israël et le Hamas en guerre

Sur les réseaux sociaux, des images de « chaos » sont partagés début avril. Des images, qui semblent avoir été diffusées à la télévision, montrent des manifestants entrant dans la Knesset, le parlement israélien. Très véhéments, ils ont exprimé leur mécontentement et ont levé les bras. On découvre alors que leurs mains sont peintes en jaune. Une scène qui interpelle, qui montre des individus « exiger le renversement du gouvernement », peux-tu lire en ligne.

Les mains enduites de peinture jaune, un geste symbolique

TF1info s’est penché sur ces images tournées ces derniers jours en Israël. Les événements ont eu lieu à la Knesset le 3 avril, lors d’une séance au cours de laquelle étaient réunis des parlementaires de l’Etat hébreu. Les manifestants n’étaient pas directement en contact avec les élus, mais ont investi une galerie vitrée qui surplombe la grande salle. Un espace réservé au public, afin que ce dernier puisse normalement assister aux débats.

La scène a été relayée non seulement par la télévision israélienne, mais également par d’autres médias, qui ont précisé le contexte dans lequel se sont déroulés les événements. Les individus qui ont exprimé leur colère sont « Militants et proches des otages de Gaza », note la version française du site Internet du Times of Israel. Ces manifestants « ont jeté de la peinture jaune sur les vitres, tandis que certains se couvraient les mains de jaune. »

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Pourquoi une telle couleur ? Pendant plusieurs mois en Israël, elle « est devenu un symbole de la lutte pour la libération des personnes kidnappées », souligne le site Al-Monitor. La chaîne Kan 11 revient sur le mécontentement des familles qui manifestent « contre le fait qu’un accord pour libérer les personnes kidnappées n’avance pas ». Dans Now 14, les journalistes ont rapporté que « Certains membres de l’opposition se sont joints aux chants des manifestants dans les tribunes. »

Une contestation qui se radicalise

Un représentant de la Knesset a appelé au calme et condamné ce recours à la violence. C’est dans ce contexte qu’un vif débat s’est engagé entre parlementaires. Un député a ainsi affiché sa solidarité avec les familles des otages en interpellant l’un de ses collègues : « Que feriez-vous si votre fils était kidnappé ? Vous brûleriez tout Jérusalem !

Ces dernières semaines, les manifestations se sont multipliées en Israël, a constaté l’Agence France Presse. Des mouvements qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes le dernier week-end de mars, notamment à Tel-Aviv. Sur les réseaux sociaux, des séquences montrent une forme de radicalisation de la contestation. Devant la Knesset, on observe que les manifestants ont dressé des dizaines de tentes. Un campement improvisé qui entend contribuer à maintenir la pression sur le gouvernement.

Les opposants à Benjamin Netanyahu le pointent du doigt et le tiennent pour responsable des failles sécuritaires qui ont conduit à l’attentat du 7 octobre. Un drame qui, selon eux, a aussi mis en lumière les failles des services de renseignement. Cette situation exacerbe les profondes divisions politiques, déjà bien ancrées en Israël. Et ce, avant même les actes terroristes du Hamas.

Jugé dans le cadre d’une série d’affaires de corruption, le Premier ministre de l’Etat hébreu a été accusé l’an dernier par ses détracteurs d’avoir initié une réforme du système judiciaire pour échapper à ses propres ennuis judiciaires. Un climat de tension qui rythme la vie politique et que l’actualité récente n’a pas apaisé. Les membres de la Knesset, qui entament de longues vacances jusqu’à la mi-mai, sont pris à parti. « Si nos proches n’ont pas de vacances, les députés non plus »» ont lancé des familles d’otages, ne comprenant pas que les élus ne sont pas pleinement mobilisés dans la période actuelle.

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Thomas DESZPOT

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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