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Le Parlement européen a-t-il reconnu la GPA comme une «traite des êtres humains», comme l’écrivent Le «JDD», Europe 1 ou «Valeurs actuelles» ? – Libération

Le texte voté mardi vise en effet « l’exploitation de la GPA », et plus particulièrement « les personnes qui obligent les femmes à être mères porteuses ou qui les amènent à agir ainsi par ruse ».

« Le Parlement européen reconnaît GPA comme « trafic d’êtres humains »chanter en chœur le journal du dimanche et Europe 1, deux médias appartenant à Vincent Bolloré, dans des articles publiés respectivement mercredi 24 et jeudi 25 avril. « La maternité de substitution est désormais reconnue au même titre que l’esclavage ou la prostitution forcée », dit l’un. Tandis que l’autre parle d’une loi ayant pour effet de « criminaliser GPA ». Le magazine Valeurs actuelles emboîte le pas, mais se contente d’une attitude plus sobre « Le Parlement européen inclut la maternité de substitution dans la directive contre la traite des êtres humains ». Sur le site hebdomadaire Mariannele titre initial selon lequel « le Parlement européen considère la maternité de substitution comme une forme de « traite des êtres humains » » a été, quelques heures plus tard, reformulé. Maintenant, il mentionne «Exploitation de GPA»au lieu de simplement « le GPA ».

Mot « exploitation » prend ici toute son importance, dans la mesure où c’est le fait de contraindre une femme à porter un enfant pour une autre qui est visé, et non le principe de la GPA dans l’absolu. La résolution votée mardi 23 avril par les députés réunis en plénière entérine une révision de la directive contre la traite des êtres humains, pour y inclure désormais « l’exploitation de la maternité de substitution, du mariage forcé ou de l’adoption illégale dans les formes d’exploitation visées ». « En particulier, en ce qui concerne la traite aux fins d’exploitation de la maternité de substitution, cette directive cible ceux qui forcent les femmes à devenir des mères porteuses ou les incitent à le faire. », peut-on lire dans les considérants. Ce qui précise également que « ces règles sont sans préjudice des règles nationales en matière de maternité de substitution, notamment en matière pénale ou de droit de la famille ».

Adopté à une très large majorité des députés (563 voix pour, 7 contre et 17 abstentions), le texte vise à renforcer la coordination des autorités dans la lutte contre la traite des êtres humains, ainsi qu’à mieux protéger et accompagner les victimes. La directive de 2011 sur « la prévention de la traite des êtres humains et la lutte contre ce phénomène ainsi que la protection des victimes » établi pour la première fois des règles minimales contraignantes pour les États membres concernant la définition des infractions pénales et les sanctions dans ce domaine de la traite des êtres humains. Ses écrits ont été, sur certains points, revus ou complétés mardi. En particulier, dans le paragraphe qui prévoit que « l’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, y compris la mendicité, l’esclavage ou les pratiques similaires à l’esclavage, la servitude, ou l’exploitation d’activités criminelles, ou la récolte de organes, » où ont été ajoutés les mots « ou l’exploitation de la maternité de substitution, du mariage forcé ou de l’adoption illégale ».

Pays avec des lois différentes

Une fois le texte entré en vigueur, des sanctions devront désormais être prévues également pour les entreprises reconnues coupables de trafic, en tant que personnes morales. De même, l’utilisation des services fournis par la victime d’une infraction liée à la traite des êtres humains sera incriminée, lorsque l’utilisateur sait que cette personne est exploitée. Ces nouvelles règles entreront en vigueur vingt jours après leur publication au Journal officiel de l’UE, et les États membres disposeront de deux ans pour mettre en œuvre les dispositions. « Les États membres doivent désormais tirer le meilleur parti de cette directive et garantir que les femmes et les filles ne soient pas achetées et vendues en Europe »a déclaré l’eurodéputée suédoise et co-rapporteuse du texte Malin Björk, rapporte l’AFP.

Outre la France, plusieurs pays européens interdisent la maternité de substitution, notamment l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Dans d’autres, elle n’est ni autorisée ni interdite, et donc « tolérée », comme c’est le cas en Irlande, en Slovaquie ou en Pologne. Enfin, certains États autorisent le recours à des mères porteuses suivant un cadre juridique strict, que ce soit au Danemark, aux Pays-Bas ou en Grèce. Seule la Roumanie est allée jusqu’à autoriser la maternité de substitution rémunérée.

Cammile Bussière

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